
Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la région Afrique, Luis Diego Sambo a déclaré, mercredi, que l'accès aux soins essentiels de santé ne peut être réalisé qu'en résolvant la crise des ressources humaines liée à la formation et au recyclage, à la motivation, au maintien et au déploiement approprié des travailleurs sanitaires compétents.
"L'accès universel impliquerait une mise au point d'un partenariat global, une hausse des allocations et des ressources financières du gouvernement pour le secteur de la santé et la mise en œuvre de stratégies efficaces de réduction de la pauvreté", a déclaré M. Sambo à l'ouverture de la session ministérielle du Sommet spécial de l'Union africaine sur le VIH/Sisa, la tuberculose, le paludisme à Abuja.
Selon lui, des progrès ont été réalisés depuis les Déclarations d'Abuja de 2001 et 2002 sur les trois maladies, précisant que le nombre croissant de malades de VIH/Sida bénéficiant du traitement antirétroviral est passé de 1% en 2003 à 17% à la fin de l'année 2005.
Il a aussi mentionné la baisse des cas d'infection du VIH enregistrés par certains pays, les avancées notées dans la mise en œuvre du Traitement de brève durée sous surveillance directe (DOTS) pour la tuberculose, la hausse du taux de dépistage de la tuberculose qui passe de 26% en 2001 à 50% à la fin de l'année 2005.
Pour le directeur de l'OMS/Afrique, 36 des 46 pays de la région Afrique ont adopté des politiques sur l'utilisation des ACT, traitement combiné à base d'artemésinine contre le paludisme.
Selon lui, 19 pays appliquent déjà les politiques nationales, tandis que la distribution de moustiquaires imprégnées est multipliée par dix durant ces trois dernières années.
Il s'est réjoui que des pays ont même atteint voire dépassé les objectifs fixés par les rencontres d'Abuja qui sont de 60%.
"En dépit des réalisations, le fardeau du VIH/Sida, de la tuberculose et du paludisme demeure beaucoup trop élevé en Afrique subsaharienne", a-t-il déclaré, ajoutant que "la réduction de la mortalité et de la morbidité infantile demeure l'un des principaux défis en raison du lourd bilan des trois maladies ajoutant que la situation s'est aggravée par la pauvreté et les catastrophes naturelles.
Dr Sambo a réitéré, par ailleurs, l'engagement de l'OMS à "poursuivre son travail en étroite collaboration avec tous les Etats membres et les partenaires au développement en vue de contribuer à la réalisation d'un plus grand niveau de santé dans les pays africains".
Pour sa part, le directeur exécutif d'ONUSIDA, Peter Piot a déclaré que l'Afrique doit établir l'agenda de la rencontre de haut niveau de l'Assemblée générale de l'ONU sur le Sida comme cela a été le cas, il y a cinq ans, avec la Déclaration d'Abuja.
Il a invité les pays africains à se fixer des objectifs ambitieux pour lutter contre le VIH/Sida, précisant que si la bataille contre cette maladie n'est pas gagnée, un trait pourrait être mis sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
"Accès universel aux soins du VIH/Sida, de la tuberculose et du paludisme par une Afrique unie d'ici à 2010" est le thème du sommet de trois jours dans la capitale nigériane. |