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Jimmy Jean-Louis parle-nous un peu de ta vie, ce qui t’a orienté vers le cinéma ?
Tout cela s’est fait plus ou moins naturellement. Pour commencer par le début, je suis né en Haïti. Je suis haïtien natif natal comme on dit (sourire) Je suis né le 8 août, je suis donc un lion. Après, je suis parti à Paris. J’ai grandi et fait mes études là-bas. Par la suite, je suis parti en Espagne à Barcelone où je rejoins un groupe de théâtre musical qui s’appelle : « La belle époque ». Là, j’ai eu des moments fantastiques. Parce que le théâtre, c’est un monde à part. On avait un show chaque soir qui durait à peu près deux heures. On avait du monde qui sortait de partout. Des Japonais, des Suédois, des Américains, des Argentins, enfin bref. Même si on présentait le même show chaque soir ; mais le fait que le public était différent nous dictait une attitude différente pratiquement chaque soir. Et cela a été une superbe expérience.
C’est ce qui t’a donc motivé à faire du cinéma ?
Pas encore ! Cela m’a plutôt donné confiance en moi même plus qu’autre chose. Et par la suite, j’en avais un peu marre. Parce qu’après trois ans, c’était suffisant. Alors, j’ai pris mes valises et je suis parti en Italie, et là, j’ai commencé une carrière de mannequin.
Pourquoi tu en avais marre ?
Parce qu’après, cela devenait une routine. C’est comme tout dans la vie. Une chose que l’on fait chaque jour, au début, c’est existant. Mais après, c’est lassant. Parce que, moi, j’aime ne pas savoir ce qui va se passer. J’aime l’inconnu. Après un petit bout de temps dans le théâtre, je me donnais d’autres challenges, d’autres buts. C’est de là que j’ai pris mes affaires et je suis parti en Italie pour commencer le mannequinat qui était très dur au début. Mais, à la fin j’ai pu m’en sortir. J’y suis resté pendant à peu près un an. Cela marchait assez bien. De là, je suis allé en Afrique du Sud. J'y suis resté pendant à peu près un an et j’ai eu même l’occasion de rencontrer le grand Nelson Mandela. C’était vraiment un honneur pour moi. D’ailleurs on a parlé un petit peu d’Haïti. Et puis je suis retourné en Europe. |
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Cette rencontre avec Mandela, dans quelle mesure a t-elle été marquante pour toi ?
Je me disais : « Jimmy Jean Louis qui est né en Haïti dans un milieu qui n’est pas aisé. On n’avait pas d’électricité chez moi à Pétion-Ville. Donc, pas de télévision, ni de réfrigérateur. » De voir que j’ai eu l’occasion de voyager et finalement de rencontrer quelqu’un comme Mandela qui a marqué l’histoire. J’ai fait des études sur Mandela. Les professeurs ont des leçons complètes sur Mandela. Et là, je me vois face à l’homme. C’est là que je me dis : « Waouh ! Dans ces cas-là, il n’y a vraiment pas de limite dans la vie. On peut arriver à tout. Cela m’a fait plaisir de voir qu’on est vraiment tous les mêmes. Il faut garder la foi, continuer à travailler. Il faut persévérer et être constant. Il ne faut surtout pas penser que votre rêve va se réaliser du jour au lendemain. C’est un mensonge ! Mais, si on se focalise sur ce que l’on fait, peu importe ce que c’est, on réussira peut-être dans six mois, dans six ans ou dans soixante ans. Mais, on réussira.
De l’Afrique du Sud, je suis retourné en Europe pour aller vivre en à Londres où j’ai passé trois ans à travailler dans le domaine du mannequinat un peu partout dans le monde entier : le Brésil, l’Inde, la Turquie, la Hollande, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne… Le Mannequinat marchait bien, mais encore une fois, il me fallait beaucoup plus de challenges. Et c’est de là que je me suis trouvé à Hollywood
Raconte-nous un peu comment ta carrière a commencé à Hollywood ?
Au début, pratiquement toutes les portes se fermaient. Pourquoi ? Parce que premièrement étant noir, il n’y a pas beaucoup de places. Deuxièmement, je ne suis pas américain. Troisièmement je suis haïtien. Donc, triples raisons pour qu’ils ferment les portes. Mais, j’ai persévéré parce que j’avais la motivation de devenir acteur. Je savais que je pouvais y arriver. Je me foutais de tous les « Non ! non ! non ! » Tout ce que je voyais, c’est ce qu’il y avait dans ma tête. |

Tout cela, c’était après ta rencontre avec Mandela ?
Oui, c’était après. Dans la vie, comme on dit, il y a des hauts et des bas. Il m’est arrivé d’être dans des situations difficiles. Je n’avais pas de maison. Je ne savais où dormir. Il faisait froid, je dormais dehors et partout. Cela m’est arrivé à Paris plus particulièrement. C’est une étape de ma vie où cela n’allait pas très bien. Mais d’un autre côté, c’était une grande leçon. Parce que cela m’a plus ou moins endurci. Comme on dit : « La souffrance nous rend forts. » Quand j’ai passé ces moments, c’est vrai que c’était dur, mais avec un petit peu de réflexion, je vois que ce sont ces moments-là qui me rendent encore plus fort.
Toutes les portes d’Hollywood m’ont été fermées. Mais, cela ne m’a pas découragé. J’avais aussi en tête quelqu’un comme Sidney Poitier qui est peut-être le plus grand acteur noir américain qui existe de nos jours et qui n’était pas d’origine américaine. Il venait des Bahamas, une île des Caraïbes. Donc, toutes ces petites choses : la rencontre avec Mandela et la réussite de Sidney Poitier en 1950, une époque ou les temps étaient vraiment durs pour les Noirs aux États-Unis, m’ont motivé. J’ai persévéré, et petit à petit, j’ai commencé à avoir des petits rôles dans des petits films d’étudiants, et d’indépendants à Hollywood. Des films qui ne vont nulle part. Mais tout cela m’a donné une certaine expérience. Et, j’ai fini par avoir des rôles plus intéressants.
Dans quel film as- tu tenu ton premier rôle important ?
À part tous les petits films qui ont leur importance également, le film qui a commencé à ouvrir vraiment les portes, c’est peut-être celui avec Jean Claude Van Damme. Dans le sens où c’est un acteur mondialement connu. J’avais un rôle assez important : j’étais le truand du film. Tout de suite après j’ai eu d’autres rôles plus importants. Je crois qu’après avoir travaillé avec Jean Claude Van Damme, Bruce Willis, Harrison Ford, Jennifer Lopez, Jane Fonda, entre autres, je ne vois pas ce qui va m’arrêter ! |
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