
La Guinée Equatoriale, qui compte à peine 500 000 habitants est l’un des pays dont l’économie se porte le mieux en Afrique. Son taux de croissance incroyable ( 65 % l ‘année dernière) est certainement le plus élevé dans le monde.
Le pays est devenu la quatrième destination des investissements américains en Afrique sub saharienne, après l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola. La raison de cette montée en puissance est la mise en exploitation de gisements pétroliers largement inexploités jusqu’au milieu des années 90.
La production pétrolière a été multipliée par 10 depuis 1996 et atteint actuellement les 200 000 barils par jour.
L’apparition du pétrole représente un grand défi pour le pays : "améliorer le niveau de vie, fournir des logements à la population et des construire des hôpitaux" a déclaré le ministre de l’énergie du Pays, Cristobal Manana.
Cependant, des critiques se font déjà jour : la richesse dégagée par le pétrole ne contribuerait pas assez rapidement à l’amélioration du sort des plus pauvres, dont beaucoup habitent toujours dans des bidonvilles.
En effet, les compagnies pétrolières formatent les contrats signés entre elles et l’Etat de façon à ce qu’une grande part des bénéfices générés leur reviennent, ce qui leur permet de rentabiliser leurs investissements énormes en matière d’exploration-production. La part de l’Etat dans les revenus augmente progressivement toutefois, et selon Monsieur Manana Ela, les projets de développements sont mis en œuvre dans tout le pays, et pas seulement dans les riches zones pétrolières.
Malgré le fait que son taux de croissance soit le plus impressionnant au monde, la Guinée n’est pas en bon terme avec le Fonds Monétaire International (FMI). Ce dernier a en effet recommandé une meilleure discipline fiscale et une plus grande transparence. Selon le FMI, le pays devrait aussi mettre en œuvre des audits indépendants dans le secteur pétrolier et dévoiler le détail des comptes bancaires que le gouvernement possède à l’étranger.
Le pétrole représente actuellement 90 % de l’économie, et le boom pétrolier va durer encore au moins une dizaine d’années.
D'après le premier ministre guinéen, les relations avec le FMI seront reprises après les élections de Décembre. Enfin, le pays pourrait devenir trop dépendant du pétrole, et subir les conséquences d’éventuelles variations de prix.
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