
Les journaux béninois parus ce vendredi ont largement commenté l'explosion d'un camion-citerne mercredi à Porga (Nord-Ouest du pays), faisant plus de cinquante morts et des dizaines de blessés graves.
Le Matinal dont le correspondant dans le Nord s'est rendu sur les lieux de l'accident, a publié les photos du drame, précisant qu'il s'agit d'un spectacle désagréable, horrible, terrifiant et dépassant l'entendement.
Selon le journal, le drame est survenu lorsque le conducteur du camion citerne a voulu éviter un enfant qui traversait imprudemment la route.
La manœuvre brusque a entraîné l'éclatement d'un pneu et le camion long d'environ 16 m s'est retrouvé dans le décor, faisant un blessé parmi les deux apprentis du chauffeur.
Dans un autre article titré "La loi de l'essence", le journal commente : "un drame, une vision d'horreur, ce qui s'est passé il y a deux jours à Porga ne doit laisser personne indifférent. L'incident révèle le degré de pauvreté que connaissent les populations des zones rurales partout au Bénin. Une pauvreté vécue à un point tel que les populations en oublient toute règle primaire de sécurité....", poursuit Le Matinal.
Sous le titre "voyage vers l'horreur", Le Challenge rappelle que plusieurs catastrophes survenues ces dernières années en Afrique démontrent très clairement que le drame qui a frappé la Donga (département où s'est produit l'accident) n'est pas exceptionnel.
Pour ce quotidien, les fréquents incendies provoqués par le commerce illicite de produits pétroliers au Bénin et ses conséquences sont des exemples révélateurs de la démission des autorités qui ont en principe le devoir de protéger la vie des paisibles populations.
Les Echos du Jour fait remarquer pour sa part que "l'essence est banalisée". L'accident de Porga constitue un aspect nouveau du phénomène 'kpayo', écrit le journal. Avant ce nouvel épisode du feuilleton macabre que devient la mort par brûlure due à la vente de l'essence 'kpayo', les Béninois étaient habitués à des incendies dus au stockage de carburant à domicile ou la manipulation sans précaution de ce produit inflammable, rappelle le journal.
A force de côtoyer l'essence, les populations béninoises en sont arrivées à négliger ou oublier sa nature hautement inflammable et dangereuse, déplore le quotidien. |