
Le président de l'Assemblée nationale angolaise, Roberto de Almeida, a déclaré mardi à Luanda que la Charte de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), signée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba par les chefs d'Etat africains, a grandement contribué à libérer le continent.
S'exprimant en prélude à la commémoration, prévue jeudi, de la Journée de l'Afrique, M. de Almeida a reconnu que la trajectoire de la libération du continent était truffée d'embûches, ce qui a entraîné des conflits d'intérêts incontournables qui exigeaient des Africains l'application de diverses tactiques et méthodes de lutte pour leur liberté.
"On comprend qu'en dépit d'une définition claire de l'objectif stratégique, la lutte n'a pas eu un parcours linéaire ni n'a pu éviter l'apparition de différentes postures idéologiques relatives aux voies menant à sa matérialisation", a ajouté Roberto de Almeida.
La cérémonie, qui s'est déroulée en présence des membres du corps diplomatique accrédité en Angola, a été l'occasion pour le président du Parlement de souligner que les puissances coloniales avaient adopté différentes positions selon les circonstances sur le terrain.
La conjoncture internationale était alors marquée, a rappelé M. de Almeida, par un monde bipolaire qui oscillait entre une apparente flexibilité à certaines périodes et plus d'agressivité et d'intransigeance à d'autres moments.
Toutefois, a-t-il rappelé, la création de l'OUA a été assimilée à la promotion de l'unité entre les Etats africains, à l'éradication de l'apartheid et du colonialisme sous toutes ses formes et à la propulsion de la coopération internationale conformément à la Charte de l'ONU et à la Déclaration internationale des droits de l'homme.
Roberto de Almeida a relevé que jusqu'en juin 2000, date où 53 Etats africains souscrivaient à l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), l'OUA a joué son rôle fondamental de libération du continent, de préservation de son unité et de lutte contre les facteurs qui entravent son développement, changeant profondément la carte politique de l'Afrique.
Nonobstant les retards et autres manoeuvres observés tout au long du processus de libération qui ont fait des milliers de victimes, l'OUA a accompli son rôle historique et l'Afrique a enregistré la naissance de plusieurs Etats qui partagent aujourd'hui un objectif commun, celui de promouvoir le développement durable sur les plans économique, social et culturel, ainsi que sur le plan de l'intégration des économies.
Il a rappelé le rôle important joué par d'éminents dirigeants africains tels que Agostinho Neto (Angola), Kwame Nkrumah (Ghana), Gamal Abdel Nasser (Egypte), Haile Selassie (Ethiopie), Modibo Keita (Mali), Sekou Touré (Guinée Conakry), Mohamed V (Maroc) et Patrice Lumumba (Congo).
Le président du Parlement angolais a aussi relevé le rôle des ex- leaders Ben Bella (Algérie), Julius Nyerere (Tanzanie), Jomo Kenyatta (Kenya), Amilcar Cabral (Guinée-Bissau), Eduardo Mondlane et Samora Machel (Mozambique), ainsi que d'Oliver Tambo et Nelson Mandela (Afrique du Sud).
L'Angola a été admise comme membre de l'OUA en avril 1976, quelques mois après la proclamation de son indépendance le 11 novembre 1975. |