
Le président burkinabè, Bla ise Compaoré, a critiqué mardi à Belfort, dans le centre-est de la France, la politique d'immigration choisie prônée par le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, estimant qu'elle est vouée à l'échec tant que "l'Afrique restera pauvre".
"Seul le développement pourra empêcher les Africains de venir au Nord. La France ne pourra pas les empêcher de venir chez elle si l'Afrique reste aussi pauvre", a-t-il déclaré à la presse. Le président Compaoré, qui a entamé mardi une visite officielle d'une semaine en France, a plaidé pour une solution concertée aux problèmes des flux
migratoires.
"Nous avons la responsabilité de faire en sorte que la jeunesse africaine reste en Afrique, mais le Nord a aussi une responsabilité. Les subventions agricoles, par exemple, empêchent certains producteurs africains de vivre", a-t-il dit.
Adoptée le 17 mai par l'Assemblée nationale française, la loi sur l'immigration choisie durcit les conditions d'entrée et de séjour des
étrangers en France tout en privilégiant l'arrivée des travailleurs "hautement qualifiés".
La nouvelle loi, qui entrera en vigueur après son examen par le Sénat
français, continue de susciter les critiques de la part des dirigeants et des intellectuels africains.
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, vivement critiqué, le 24 mai à Paris, cette loi, à l'instar du secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Sénégalais Abdou Diouf, et du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré. |