
La nouvelle compagnie aérienne ouest africaine, dont la création avait été annoncée en 2005 à Dakar, sera opérationnelle en 2007opérationnelle en 2007, a confié à la PANA M. Gervais Djondo, président du Conseil d’administration de la Société de promotion d’une compagnie aérienne régionale (SPCAR).
La SPCAR, chargée de la création de cette compagnie, est à pied d’oeuvre pour la réalisation de ce projet ambitieux qui entend non seulement combler le vide laissé par la disparition de la multinationale Air Afrique, mais surtout compenser le déficit de trafics entre les différentes régions du continent.
L’initiative, vivement soutenue par la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO, les institutions financières de l’UEMOA (la BCEAO et la BOAD), compte parmi ses partenaires l'Association des chambres de commerce et d'industrie de la SADC (ASSCI) et n’exclut pas la participation d’autres compagnies opérant en Afrique.
"Avec l’appui de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), nous avons noué de fructueuses relations avec de grandes compagnies africaines et bon nombre de présidents de compagnies nous ont assurés de leur assistance, au moment opportun", s’est réjoui M. Djondo.
En insistant sur la création de compagnies régionales et le regroupement des petits transporteurs africains, la rencontre de Tunis sur le secteur du transport aérien en Afrique a balisé la voie au successeur de Air Afrique.
"Le soutien des Etats du continent nous est indispensable. Sans soutien politique, nous ne pouvons pas réussir notre ambition", a reconnu le président de la SPCAR, conscient des difficultés de pénétration d’un marché aérien africain dont la libéralisation tarde à s’accomplir.
En effet, adoptée depuis 2000 par les chefs d’Etats, la Décision de Yamoussoukro dont la mise en oeuvre devrait libéraliser le ciel africain, rencontre des obstacles, malgré les multiples appels lancés par l’AFRAA en direction des Etats, en faveur de l’application de cette décision qu’ils ont approuvée.
Le pas décisif sera franchi à Tunis, à la suite de l’intervention du président de la Commission de l’Union africaine, M. Alpha Oumar Konaré, exigeant qu’une évaluation soit entreprise dans chaque pays, afin d’identifier les entraves à la mise en application de cette décision.
"La décision de Yamoussoukro est une très bonne chose. Elle nous offre l’opportunité d’intégration pour la libre circulation des personnes et des biens", souligne M. Djondo, qui se réjouit de l’appel du président de la Commission de l’Union africaine, pour que "les uns et les autres transcendent leurs égoïsmes nationaux".
Certes, la Décision de Yamoussoukro ne semble pas arranger les affaires des compagnies étrangères qui ne répugnent pas à maintenir leur quasi monopole sur le marché aérien africain dont elles détiennent 75% contre 25% pour les opérateurs africains.
L’application de la Décision de Yamoussoukro ainsi que l’incitation à la création de groupes régionaux d’opérateurs africains apparaissent comme des facteurs décisifs dans le développement du réseau continental par des opérateurs africains dont la part du marché est forcément appelée à s’élargir.
Pour en arriver là, il a fallu d’intenses campagnes de l’Association des compagnies aériennes africaine (AFRAA) auprès de ses membres, les invitant à privilégier les démarches collectives dans les négociations d’accord aériens avec les opérateurs tiers.
"La domination du ciel africain par les transporteurs étrangers s’est aggravée à la faveur des accords aériens de l’Union européenne", avait fait observer M. Christian Folly-Kossi, secrétaire général de l’AFRAA, qui estime que "le marché continental doit être contrôlé par les compagnies du continent".
Les effets de cette campagne se sont révélés positifs, puisque le plan d’action de Tunis mentionne la nécessité, avant la fin de l’année en cours, de "négocier avec l’Union européenne des mesures transitoires relatives à la mise en application de la clause communautaire".
Une stratégie de négociation renforçant la cohésion de la politique aéronautique africaine en matière d’accords aériens avec les tiers devra permettre l’adoption, en 2008, de directives de négociations entre les Etats africains et les pays tiers. |