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L'Amérique du Sud compte de nombreux afro-descendants
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lonely planet |
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Traduction de l’Espagnol au Français par Colette Lespinasse
Les leaders des organisations des communautés de descendance africaine du Brésil, de Costa-Rica, de Honduras, de la Colombie, de l’Equateur, du Panama, d’Haití, des Etats-Unis, de Porto-Rico, du Canada et de la République Dominicaine, qui se sont réunis à Santo Domingo, République Dominicaine, les 2 et 3 juin 2006, ont décidé de transmettre cette position aux ministres des Relations Extérieures des Amériques qui participent, du 4 au 6 juin 2006 à Santo Domingo, à l’assemblée générale annuelle de l’Organisation des Etats Américains(OEA).
Nous voulons rappeler que :
PREMIÈREMENT : Les descendants des africains dans les Amériques représentent une population d’environ 150 millions de personnes. La grande majorité d’entre elles se débat dans la pauvreté économique, l’inégalité, situation qui s’aggrave davantage pour les femmes, les jeunes, les fillettes et les petits garçons.
DEUXIÈMEMENT : Les peuples et communautés d’ascendance africaine ont grandement contribué à la construction de toutes les sociétés de l’Amérique et de la Caraïbe. Cependant, nous continuons à affronter l’exclusion et la discrimination et nous ne pouvons pas participer activement, comme sujets sociaux, à la construction des démocraties, lesquelles historiquement ont marginalisé les femmes et les hommes de notre catégorie.
TROISIÈMEMENT : La marginalisation sociale, le racisme, la pauvreté, l’invisibilité et l’exclusion, font partie des structures fondamentales de nos sociétés et donnent comme résultat des relations inégales de pouvoir.
QUATRIÈMEMEMENT : Malgré le fait que nous représentons environ 150 millions de personnes, nous sommes exclus des espaces de décision, de représentation et de participation politique, ce qui renforce les différentes formes d’exclusion, de domination, de violence structurelle contre les communautés et peuples de descendance africaine.
CINQUIÈMEMEMT : Le racisme, la discrimination et l’exclusion qui se manifestent dans des discours et actions contre la population de descendance africaine et contre d’autres personnes, en raison de leur orientation sexuelle, de leur incapacité physique, de leur âge ou origine, sont les expressions d’une culture dominante, dont le résultat est la violence culturelle.
SIXIÈMEMENT : Nous réaffirmons notre appui à la position adoptée par les gouvernements de la région depuis la Conférence Internationale contre le Racisme dans les Amériques tenue en 2000 à Santiago du Chili, où ils se sont engagés à créer un nouvel instrument interaméricain pour combattre la discrimination raciale et toute forme d’intolérance y relative.
SEPTIÈMEMEMENT : En tant que leaders du mouvement des Afro-descendants, nous avions commencé à prendre part aux différents organes de l’OEA, parmi eux les Sommets des Amériques, la Commission Interaméricaine des Droits Humains et les Réunions préparatoires aux assemblées générales.
Fort de tout cela, nous pressons les Etats de l’OEA de :
1. Promouvoir la participation politique des descendants d’Africains à travers des mesures d’actions positives qui garantissent la jouissance des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de ces personnes dans les Amériques, ainsi que les personnes victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle, de leur incapacité physique, leur âge, leur origine etc.
2. Améliorer le traitement des immigrants/tes d’ascendance africaine, des réfugié-es et apatrides, en garantissant le respect de leurs droits humains et en évitant les déportations collectives et la séparation des familles lors de ces expulsions, en particulier dans le cas des immigrants haïtiens et de leurs descendants/tes en République Dominicaine.
3. Promouvoir le respect des langues, religions et coutumes des personnes d’ascendance africaine et éliminer les pratiques analogues à l’esclavage et à la traite de personnes.
4. Promouvoir le respect des droits des personnes, peu importe leur orientation sexuelle ou bien leur sexe.
5. Valoriser l’apport africain dans la culture des peuples des Amériques et l’importance du patrimoine culturel africain dans la culture nationale de chacun des pays des Amériques.
6. Collecter des statistiques sur les races et ethnies représentées dans les populations afin de pouvoir élaborer et appliquer des politiques publiques qui facilitent leur inclusion dans la société.
7. Adopter des lois qui établissent des ministères spéciaux pour l’élaboration et l’application de politiques de promotion de l’égalité raciale et sanctionner toute forme de discrimination contre l’orientation sexuelle ou contre un sexe sous le prétexte de bonnes pratiques adoptées dans les Amériques.
8. Encourager la promulgation de mécanismes légaux au niveau national et international pour faire appliquer les sentences prononcées par la Cour Interaméricaine des Droits Humains.
9. Solliciter de la République Dominicaine l’application de la décision de la Cour Interaméricaine dans le cas de l’affaire Jean et Boursiquot.
10. Solliciter de la République de Honduras l’application de la sentence prononcée par la Cour Interaméricaine dans le cas de Lopez Alvarez.
11. Se prononcer sur la situation des déplacés internes d’ascendance africaine en Colombie, en raison du conflit armé dans ce pays.
12. Prendre en compte notre préoccupation par rapport à la candidature proposée par la République Dominicaine de Radys Abreu de Polanco comme juge à la Cour Interaméricaine des Droits Humains. Pour cela, nous faisons ressortir l’importance pour la Cour d’avoir en son sein des juges impartiaux et engagés dans la défense des Droits Humains dans l’hémisphère. Santo Domingo |