
Nicolas Sarkozy a annoncé aujourd'hui sa décision de régulariser plusieurs centaines d'élèves sans-papiers, nés et scolarisés en France Et qui ne parlent pas la langue de leurs parents (1). 1200 personnes seraient concernées selon le journal Le Figaro. La décision avait été prise vendredi.
C'est que la décision d'expulser des enfants "sans-papiers" passent très mal auprès de l'opinion publique française. Ces derniers mois, plusieurs mobilisations de la part des enseignants, mais aussi de camarades de classe avaient eu lieu afin d'empêcher l'expulsion d'enfants scolarisés. Un réseau, le réseau education sans frontière a aussi pris une part active pour susciter la mobilisation (RESF).
Selon l'association, plus de 36.000 personnes ont signé une pétition dénonçant la "chasse aux enfants" et se sont engagées à apporter "protection" et "soutien" aux élèves menacés d'expulsion d'ici la fin de l'année scolaire le 30 juin.
En octobre 2005, Nicolas Sarkozy avait ainsi envoyé une circulaire demandant aux préfectures de ne pas procéder à des expulsions d'élèves clandestins pendant l'année scolaire en cours. Mais à partir de début juillet, les possibilités d'expulsion étaient de nouveau ouvertes. En décidant de régulariser des enfants scolarisés sans-papiers, Nicolas Sarkozy continue d'occuper le terrain sur le thème ultra-médiatique de l'immigration et entend signifier par là qu'il n'est pas adepte de la répréssion aveugle.
D'autant qu'auprès de l'opinion publique française, il passe pour un homme de conviction, capable de d'agir, de réformer et de trancher là où beaucoup d'autres hommes politiques n'osent pas bouger de peur de se tromper ou se mettre à dos l'opinion.
S'adressant au Sénat dans le cadre de la présentation de son projet de loi déjà adopté par la chambre des députés, le ministre de l'intérieur français a déclaré : "Lorsqu'un enfant étranger est né en France ou qu'il y est arrivé en très bas âge, qu'il est scolarisé en France, qu'il ne parle pas la langue de son pays d'origine, qu'il n'a aucun lien avec ce pays, il serait très cruel de l'y reconduire de force"
Nicolas Sarkozy a aussi ajouté qu'il demandait aux préfets "d'être très attentifs à la situation des parents de ces enfants. L'admission exceptionnelle au séjour doit alors être envisagée, au cas par cas. La Commission nationale de l'admission exceptionnelle au séjour aidera les préfets dans cette démarche nécessaire".
Plusieurs associations ont reproché à Nicolas Sarkozy de faire un coup médiatique en faisant l'impasse sur des dizaines de milliers d'autres enfants, scolarisés sans papiers, mais pas forcement nés en France, et qui restent expulsables. Entre 60 000 et 100 000 enfants seraient encore selon le MRAP et RESF susceptibles d'être expulsés.
Une aide au retour sera proposée aux familles concernées par les régularisations d'enfants et qui préferaient rentrer dans leur pays d'origine (3500 euros par couple et 1000 euros par enfant).
(1) Information que nous avions oublié de signaler lors de la publication initiale de cet article |