
Les prix de l'essence à la pompe ont connu depuis le 1er juin une baisse comprise entre 8 et 12 F CFA le litre, a annoncé ce week-end à Ouagadougou le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli.
Intervenant au cours d'une nouvelle émission de la radio nationale dénommée "Tapis d'honneur", M. Yonli a prévenu que cette baisse ne signifie pas que les prix des hydrocarbures connaîtront encore une diminution en juillet.
"S'il y a une variation encore à la hausse des éléments de la culture de prix, ce sera une hausse des prix des hydrocarbures en juillet et si les éléments de culture baissent, ce sera une baisse de prix consécutive comme au mois de juin", a-t-il souligné.
Pour répondre au souci des syndicats sur la cherté de la vie au Burkina, M. Yonli a annoncé qu'une étude pilotée par une commission interministérielle est en cours pour évaluer le mécanisme d'ajustement des prix.
"C'est un processus qui vise à aboutir, avant la fin de l'année 2006, à un nouveau mécanisme d'ajustement des prix des hydrocarbures plus approprié et qui permettra d'absorber encore davantage les prix", a- t-il fait remarquer.
Cette baisse des prix des hydrocarbures répond au souci des syndicats qui ont exigé une baisse de prix avant de rependre les négociations gouvernement-syndicats, suspendues suite à une augmentation de prix survenue au moment des pourparlers le 4 mai.
Cette augmentation de prix avait conduit les syndicats à un arrêt de travail les 23 et 24 mai derniers et avait même poussé les syndicats à projeter une autre grève pour le 10 juin.
Justifiant le système de mécanisme de prix au Burkina, le Premier ministre a indiqué que la politique du gouvernement en la matière procède de deux axes majeurs, à savoir le principe de précaution et la politique de péréquation.
Il a expliqué que son gouvernement est guidé par le principe de précaution pour faire en sorte que le Burkina ne soit jamais en rupture d'approvisionnement en matière d'hydrocarbures.
"Pour être sûr que cette situation (rupture) ne va jamais se créer, nous (Burkina) constituons un stock de sécurité qui nous permet de disposer d'une consommation nationale (tous produits pétroliers confondus) d'au moins trois mois et quelquefois même plus", a-t-il fait remarquer.
Le deuxième axe, qui a trait à la politique de péréquation, tient compte des différents revenus et des coûts de la répartition spatiale des populations.
"En dehors des différentiels de coûts des transports, tous les éléments de coûts qui composent le prix à la pompe sont plus ou moins calculés et absorbés de manière à ce qu'il n'y ait pas de différence sur ces éléments", a-t-il souligné.
Pour M. Yonli, le gouvernement est obligé d'intégrer les facteurs de fluctuation du cours mondial du pétrole et le répercuter dans le prix des hydrocarbures au Burkina, car ne pouvant infléchir ou avoir une quelconque incidence sur le cours mondial du baril du pétrole.
Il ressort des statistiques de la Société nationale des hydrocarbures (Sonabhy) que le Burkina a engagé et soutenu en 2005 les prix des hydrocarbures (gaz, pétrole, gasoil), la consommation de la société nationale d'électricité (Sonabel) pour au moins 27 milliards de F CFA.
Sur la question de la hausse conjoncturelle, M. Yonli a laissé entendre que si le gouvernement n'avait pas injecté cette somme, le prix à la pompe aujourd'hui, qui varie entre 600 et 700 F CFA le litre, aurait été plus important.
Le mécanisme de modification des prix au Burkina en cours depuis 2001, a-t-il expliqué, est une mesure technique de politique économique et sociale qui consiste à ajuster le prix du carburant tous les mois sur la base des données d'évolution des coûts qui composent ce prix.
C'est pour protester contre ce mécanisme de modification de prix, rappelle-t-on, que les syndicats se sont retirés des négociations gouvernement-syndicats le 4 mai dernier.
M. Yonli a indiqué que pour le moment, c'est ce mécanisme qui est en vigueur et que tant qu'il ne sera pas modifié, le gouvernement continuera de l'appliquer tous les mois et ce seront des hausses ou des baisses de prix qui seront constatées. |