
Des dizaines de Congolais ont manifesté vendredi devant le bâtiment du Conseil des Etats membres de l'Union européenne, place Schuman à Bruxelles, pour réclamer la création d'un Tribunal spécial des Nations unies sur la RD Congo.
Les organisateurs ont tenu cette manifestation à l'occasion du sixième anniversaire de la guerre qui avait opposé du 5 au 10 juin 2000 les troupes rwandaises et ougandaises à Kisangani, en RD Congo.
Les manifestants ont préparé un mémorandum dans lequel ils expliquent les raisons pour lesquelles les soldats rwandais et ougandais ayant pris part à cette guerre doivent être jugés par une juridiction spéciale sur le modèle du Tribunal spécial de l'ONU sur la Sierra Leone.
Ils ont demandé à remettre le mémorandum à l'ambassadeur de l'Autriche, pays qui assure la présidence en exercice de l'Union européenne.
Les manifestants demandent par ailleurs que soient interdits de candidature les Congolais ayant participé aux différents conflits ayant causé «la mort de 5 millions de personnes», selon une pancarte présentée devant le bâtiment du Conseil. Pour eux, les criminels de guerre doivent être interdits de présenter leur candidature, que ce soit à la présidence ou à la députation.
On rappelle que l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de l'opposant Etienne Tshisekedi a décidé d'organiser samedi à Bruxelles une grande manifestation qui partira du Palais de justice à Matonge, le quartier africain de Bruxelles.
L'UDPS entend ainsi faire pression sur les autorités belges et les responsables européens pour obtenir la réouverture des bureaux d'enrôlement des électeurs afin que ses militants puissent s'inscrire et que M. Tshisekedi puisse poser sa candidature à la présidence.
Dans une déclaration transmise à la PANA à Bruxelles, l'ancien Premier ministre zaïrois Léon Kengo Wa Dondo se prononce pour l'ouverture des nouvelles consultations politiques avant le 30 juin, date fixée pour la fin de la transition.
«Il revient à la classe politique de fixer par consensus le nouveau calendrier électoral», estime-t-il, disqualifiant ainsi la (Commission électorale indépendante (CEI) pour trancher sur une nouvelle prolongation de la période de transition.
Pour Kengo Wa Dondo qui fut, avant d'être nommé Premier ministre, membre du Conseil judiciaire du Zaïre, «la classe politique peut, de manière consensuelle, fixer un délai extraordinaire pour pouvoir organiser les élections dans la paix et la sécurité».
«Après le 30 juin 2006, aucune institution de la Transition n'a compétence pour trancher, encore moins la CEI, qui n'est qu'un organe technique», a-t-il dit, ajoutant qu'une prolongation de quelques mois «ne peut pas effaroucher» la communauté internationale et encore moins le peuple congolais, si le cap reste fixé sur les élections.
On rappelle que des manifestations et des contre-manifestations ont été organisées à Kinshasa et dans certaines villes de province sur l'opportunité de tenir les élections à la date du 30 juillet prochain.
Sur le plan international, l'ONU, l'Union européenne, les Etats-Unis tiennent au respect de cette échéance, fixée par la CEI pour l'organisation du premier tour des élections présidentielle et législatives.
De source militaire belge, on a appris à Bruxelles que les travaux de construction du camp devant abriter le quartier général de l'EUFOR ont commence à Ndolo, au coeur de Kinshasa.
Selon la même source, 140 tentes climatisées d'une capacité de quatre soldats chacune, seront montées à la base de Ndolo. L'élément avancé de la Force européenne de réaction rapide (Eufor), qui comptera 850 soldats français, devra être opérationnel à partir du 23 juillet, soit une semaine avant le premier tour du scrutin.
L'Eufor a pour mandat de sécuriser les élections avant, pendant et après les opérations de vote, cela en appui à la Mission des Nations unies en RDC, qui compte 17.000 soldats dans le pays. |