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La prison à vie, peine maximale prévue, a été requise mardi contre trois anciens responsables de médias rwandais jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d'Arusha (Tanzanie) dans le cadre du procès dit des "médias de la haine".
Il sont accusés d'avoir incité à la haine ethnique avant et pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Les accusés sont deux anciens responsables de la tristement célèbre Radio télévision libre des mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana et Jean Bosco Barayagwiza, et Hassan Ngeze, ancien directeur-rédacteur en chef du journal extrémiste Kangura.
L'acte d'accusation affirme que la RTLM et Kangura ont incité au génocide des Tutsis et des Hutus modérés, qui a fait un million de morts entre avril et juillet 1994, selon un décompte des autorités rwandaises. "Nous vous demandons de prononcer la peine maximale, c'est-à-dire l'emprisonnement à vie contre chaque accusé et pour chacun des faits d'accusation pour décourager la réédition de ces crimes", a déclaré le procureur William Egbe (Cameroun). |
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Le procès dit des "médias de la haine" est un des plus importants procès de cette juridiction onusienne, créée quelques mois après le génocide. "Compte-tenu de la gravité des crimes et de l'autorité dont jouissait les accusés, il ne saurait y avoir de circonstances atténuantes", a-t-il ajouté, tout en rappelant que les accusés encouraient la peine de mort au Rwanda.
Ce procès se penche tout particulièrement sur le rôle capital joué par les médias avant et pendant les massacres.
Un peu plus tôt dans la journée, une substitut du procureur avait indiqué que la RTLM et le journal Kangura étaient animés du" dessein commun d'extermination des Tutsis". La RTLM a ouvert ses émissions en 1993 tandis que Kangura paraissait depuis 1990. |

"Ils se sont unis pour mobiliser la majorité (hutue) contre les Tutsis", a soutenu le substitut Charity Kagwi (Kenya). "Kangura invitait ses lecteurs à écouter la RTLM, publiait parfois en une des images et des propos de Nahimana", a indiqué Kagwi en déduisant que "les deux organes se sont entendus en vue de commettre le génocide".
Parlant de Nahimana et Barayagwiza, le substitut américain du procureur, Simone Monasebian, avait affirmé lundi que les deux hommes étaient, à l'époque des faits, "au dessus de la loi". "Le ministre de l'Information, Faustin Rucogoza, a tenté d'arrêter les émissions de la RTLM début 1994 mais sans succès parce que les deux hommes étaient très puissants", avait-elle soutenu.
La défense, qui plaide non coupable depuis le début du procès, doit maintenant présenter ses plaidoiries avant que l'affaire soit mise en délibéré en attendant le jugement qui pourrait avoir lieu avant la fin de l'année, selon des sources bien informées au TPIR. Le procès a commencé le 23 octobre 2000. Jean-Bosco Barayagwiza l'a toujours boycotté, alléguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement rwandais.
Ferdinand Nahimana et Jean-Bosco Barayayagwiza ont été arrêtés au Cameroun le 26 mars 1996, Hassan Ngeze au Kenya le 18 juillet 1997. Les trois accusés sont tous des Hutus originaires du nord du Rwanda, la région du président Juvénal Habyarimana mort dans le crash de son avion en avril 1994, événement qui a déclenché les massacres. |
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