
L'Afrique du Sud a commémoré, dimanche, l'un des épisodes les plus sanglants de son histoire survenu en 1994, à la veille des premières élections multiraciales de le pays.
En effet, le funeste "massacre de Boipatong" s'est produit le 17 juin 1992. Il s'agit d'une tragédie qui entrait dans le cadre du cycle de violence/répression alimenté par le régime de l'apartheid et ses servants que Gauteng a connu à la fin des années 80 et au début des années 90.
L'Evêque Peter Lee, du Diocèse anglican du Christ-roi, devait présider la cérémonie annuelle de commémoration et de purification, prévue dans l'église St Jean de Boipatong.
L'église travaille depuis avec les victimes "reconnaissant que toutes les personnes impliquées ont été des victimes des circonstances de l'époque".
Au cours de cette nuit, des hommes armés de sagaies et de massues avaient attaqué les hommes, les femmes et les enfants de Boipatong dans leur maisons, laissant derrière eux plus de 30 morts et de nombreuses personnes blessées et paralysées.
Les allégations faisant état de la participation d'une "troisième force" persistent jusqu'à ce jour et la Commission "Vérité et Réconciliation" elle-même n'a pas été en mesure de faire toute la lumière sur cette triste tragédie.
Certains des auteurs des massacres ont bénéficié d'une amnistie après que leur culpabilité a été reconnue, tandis que certaines des principales victimes n'ont reçu aucune assistance.
Une femme au moins, qui est sortie paralysée de cette attaque, gît toujours dans le même lit, dans la même hutte qu'elle occupait la nuit du drame, alors que tout autour des maisons toutes neuves ont été construites.
"Même la cérémonie de purification de 2004, organisée en présence d'importantes personnalités politiques, n'a pas vraiment réussi à apaiser la tension. Je suis né dans le nord de l'Irlande et je sais ce qui arrive quand un conflit se produit et que vous ne réussissez pas à obtenir la réconciliation entre les protagonistes. Nous avons un passé violent et de colère qui peut générer de nouveaux actes d'agression à tout moment. L'esprit des populations reste marqué par de grandes douleurs et il nous faut continuer à travailler à la cicatrisation des plaies", a affirmé Mgr Lee. |