Le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel, a annoncé mardi son intention de déposer plainte au tribunal de Bruxelles contre le représentant en Belgique de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
L'ancien ministre belge des Affaires étrangères, qui s'exprimait devant la presse à Bruxelles, entend ainsi relever les propos «injurieux et diffamatoires» tenus à son encontre par le représentant du parti de l'opposant congolais (RDC) Etienne Tshisekedi en Belgique.
Sur son site Internet, M. M'puila ne cesse de s'attaquer à Louis Michel, qu'il accuse d'être «à l'origine des malheurs du peuple congolais», et lui reproche d'avoir «entraîné tout le personnel politique belge, toute l'Union européenne et toute la communauté internationale dans ces crimes ourdis contre notre patrie et notre peuple».
Sur le même site, le représentant de l'UDPS accuse M. Michel «d'avoir signé des contrats léonins avec le président Joseph Kabila pour piller les richesses naturelles de la RD Congo, notamment les mines de diamant».
Considérant que des tels propos «exhalent des haines énormes», Louis Michel déclare se sentir en danger et décide, en conséquence, de porter plainte contre leur auteur, en l'occurrence Tshipamba M'puila.
Louis Michel s'indigne en outre des accusations portées contre son fils Charles Michel qui, selon M'puila, serait marié à la fille de Georges Forrest, l'industriel belge le plus riche du Congo.
«C'est faux!» rétorque Louis Michel, qui soutient que son fils a une compagne belge n'ayant aucun lien de parenté avec l'industriel belge installé à Lubumbashi.
Le représentant de l'UDPS soutient que Charles Michel siège au Conseil d'administration de la société de Georges Forrest. « Encore complètement faux!» réplique Louis Michel, qui dément par ailleurs posséder des mines de diamants à Tshikapa en RDC ou ailleurs dans le monde.
Après s'être auto-exclu du processus électoral congolais, l'UDPS lance des accusations tous azimuts contre ceux que ses responsables considèrent comme responsables de cette situation.
A noter qu'un responsable européen n'a aucune possibilité d'ordonner la réouverture des bureaux d'enrôlement des électeurs pour permettre aux partisans de l'UDPS de se faire enregistrer et à Etienne Tshisekedi de poser la candidature à la présidence de la République.
On rappelle que Louis Michel, soutenant l'inclusivité dans le processus électoral congolais, avait lancé en vain de nombreux appels à Kinshasa où il se trouvait en visite et à Bruxelles pour que M. Tshisekedi présente sa candidature à la présidence et que ses partisans se fassent enregistrer.
Au cours d'une récente visite à Bruxelles, l'abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Commission électorale indépendante (CEI), a fait savoir que la réouverture des bureaux d'enregistrement constitue une opération techniquement impossible du fait que sa structure a commencé la vérification des registres électoraux.
«On ne peut pas se mettre à vérifier les listes électorales tout en enregistrant de nouveaux électeurs», a-t-il justifié.
L'UDPS a multiplié les menaces contre Louis Michel à un point tel que le commissaire européen roule désormais dans une voiture blindée et que sa garde rapprochée a été renforcée. |