
Le vice-président de la RD Congo en charge de la Sécurité et de la Défense, Azarias Ruberwa, a exprimé jeudi à Brazzaville des inquiétudes au sujet de la tension politique que connaît son pays à quelques semaines des élections générales du 30 juillet.
Sortant d'une audience avec le chef de l'Etat congolais et président
en exercice de l'Union africaine, Denis Sassou Nguesso avec qui il a
fait un tour d'horizon des questions liées au bon déroulement des
élections, M. Ruberwa a indiqué que toutes les conditions techniques
sont réunies, mais qu'il subsiste des problèmes politiques, à l'origine de la forte tension régnant actuellement dans le pays.
"Tous les préparatifs au niveau technique sont au point, mais il y a
en même temps des questions politiques qui se posent. Il y a notamment la question du 30 juin 2006. Déjà cette question avait constitué le 30 juin 2005 une forte crise", a rappelé Azarias Ruberwa.
Les accords de paix de Sun City (Afrique du Sud) avaient fixé au 30
juin 2005 la fin de la transition en RDC, ce qui avait amené le principal parti d'opposition, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi, à exiger l'application intégrale de ces accords en déclarant le pouvoir "vacant".
Le pire a alors été évité grâce à une médiation du président congolais Denis Sassou Nguesso.
"Bref aujourd'hui, beaucoup de voix s'élèvent pour demander qu'il y
ait des concertations avant les élections afin d'aplanir les divergences, baisser les tensions très marquées dans les médias et
traiter les questions liées à la sécurité des candidats et des populations qui se rendront aux urnes", a poursuivi M. Ruberwa.
Evoquant le problème des concertations exigées par certains partis, il a estimé qu'il n'y avait pas incompatibilité entre le fait d'aller aux élections et celui d'aller à la concertation.
"Nous avons eu une importante réunion inter-institutionnelle hier
(mercredi) à Kinshasa autour de quelques questions. Nous avons degagé
en effet des principes sur la non-incompatibilité entre le fait d'aller aux élections et le fait de se concerter", a-t-il dit.
"Dans les échanges que j'ai eus avec le président en exercice de
l'Union africaine, qui aussi président de la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique centrale) et président du Congo
voisin, nous avons évoqué ces questions et je pense que ce qu'il y a
lieu de retenir, c'est le choix des Congolais", a conclu M. Ruberwa. |