
Condamné à la prison à vie en première instance, un ancien ministre rwandais du gouvernement intérimaire en place pendant le génocide de 1994 a clamé son innocence lors de son procès jeudi, devant la chambre d'Appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Ndindabahizi, 56 ans, était ministre des Finances dans le gouvernement intérimaire rwandais.
En juillet 2004, il avait été condamné pour "génocide", "extermination" et "meurtre" pour avoir aidé et encouragé à commettre des massacres de Tutsis sur certaines collines de la région de Kibuye (ouest) dont il est originaire, selon le jugement de première instance.
Intervenant au terme de son procès en Appel qui a duré une journée, Ndindabahizi a reproché au procureur d'avoir "bâti à l'aveuglette l'acte d'accusation", avant d'accuser la chambre de première instance d'avoir "systématiquement mal interprété les témoignages de plusieurs témoins de la défense".
Il a enfin remercié quelques rescapés du génocide venus témoigner pour sa défense "au péril de leurs vies".
"Je suis convaincu de ne pas avoir été à la hauteur dans ma défense d'un homme dont je suis absolument conscient de l'innocence totale" a, pour sa part, indiqué son avocat français, Me Michel Konitz.
En revanche, George Mugwanya, le représentant du procureur, a soutenu "que la chambre de première instance n'avait erré ni, en fait, ni en droit", avant de demander à la chambre d'Appel "de reconduire le jugement et la sentence en première instance".
La date du verdict en appel n'a pas encore été fixée.
Ndindabahizi est le 5ème membre du gouvernement intérimaire à avoir été jugé par le TPIR.
Tous les cinq ont été condamnés à la prison à vie, à l'exception de l'ex-ministre des Transports, André Ntagerura, acquitté en première instance et en appel.
D'autres membres de ce gouvernement sont en procès devant le TPIR ou sont activement recherchés.
Basé à Arusha, en Tanzanie, le TPIR, chargé de rechercher et de juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994, a prononcé à ce jour 25 condamnations et 3 acquittements.
Le génocide dans ce petit pays africain a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement parmi la minorité tutsie. |