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Gyude Bryant, un homme d'affaires libérien, dirigera le prochain gouvernement intérimaire qui entrera en fonction en octobre, a annoncé jeudi le principal médiateur dans les pourparlers de paix d'Accra sur le Liberia.
L'ancien dirigeant nigérian, le général Abdulsalami Abubakar a indiqué que Gyude Bryant occuperait les fonctions de président et de chef du gouvernement intérimaire du Liberia qui devrait rester au pouvoir jusqu'en 2006.
Bryant, 54 ans, membre du Parti pour l'Action au Liberia, a été choisi sur une liste de trois candidats roposés par un groupe de 18 partis politiques et d'autres groupes représentant la société civile qui participaient aux pourparlers de paix d'Accra sur le Liberia.
Cette liste comprenait Ellen Johnson-Sirleaf, chef de file de l'opposition à Charles Taylor, Rudolph Sherman, membre du parti True Whig qui a dirigé le Liberia sans interruption de 1871 à 1980, et l'homme d'affaires Gyude Bryant, membre du Parti pour l'action au Liberia.
Gyude Bryant, membre influent de l'Eglise épiscopalienne du Liberia, était considéré jusqu'à hier comme le candidat ayant le moins de chances d'être désigné au poste de chef du gouvernement intérimaire.
Selon une source proche de ces négociations, Gyude Bryant serait "un vrai cheval noir. Cette nomination est une totale surprise".
Wesley Johnson, chef du Parti du Peuple Uni a été désigné comme vice-président, a également indiqué le général Abubakar.
Pour le ministre libérien de l'Information, Reginald Goodridge, Gyude Bryant est tout bonnement l'homme idéal pour mener le pays à la paix.
"C'est un homme excellent et efficace, exactement le genre dont nous avons besoin pour la réconciliation", a estimé le ministre, soulignant qu'il n'avait jamais été impliqué dans la guerre civile et qu'il n'avait jamais quitté le pays pour s'exiler à l'étranger.
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L'ex-président libérien, Charles Taylor
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AP |
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Il connaît donc "parfaitement tous les problèmes du Liberia", a affirmé M. Goodridge.
Aussi qualifié soit-il, M. Bryant ne devrait théoriquement présider à la destinée du Liberia que durant une courte période de transition.
Il entrera en fonction le 14 octobre prochain, au terme du mandat présidentiel occupé par le vice-président Moses Blah depuis le départ de Charles Taylor, et cédera la place en janvier 2006 à l'issue d'élections générales.
En vertu de l'accord de paix global signé le 18 août par les factions libériennes, Gyude Bryant, tout comme son vice-président Wesley Johnson et les principaux ministres du cabinet, ne sera pas autorisé à briguer un quelconque mandat lors de ce scrutin.
Né en 1949, M. Bryant a une formation d'économiste, et contrairement à de nombreux membres de l'élite libérienne, il n'est pas diplômé d'une prestigieuse université américaine, mais du Cuttington University
College libérien.
A la fin de ses études, en 1972, il est embauché par le Mesurado Group of Companies, le plus gros consortium du Liberia à l'époque, en tant qu'administrateur d'une flotte de pêche.
Un an plus tard, il devient directeur du développement et de la planification au sein de l'administration portuaire.
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Samuel Doe, un ancien président libérien
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BBC |
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Gyude Bryant a l'esprit d'entreprise et crée dès que possible sa propre société, la Liberia Machinery and Supply Company, spécialisée dans la fourniture d'équipements miniers et portuaires, dont il est toujours à la tête depuis 1977.
C'est également à cette période qu'il commence à s'investir dans la politique.
En 1984, lorsque la junte militaire autorise les partis politiques, il fait comme de nombreux autres hommes d'affaires et rejoint le Parti libérien pour l'action (LAP).
Selon les observateurs indépendants, c'est ce parti qui devait remporter les élections présidentielles et législatives organisées en 1985. Mais Samuel Doe, chef de la junte militaire qui avait renversé le président William Tolbert en 1980, s'était emparé du scrutin.
De nombreux militants du LAP devaient alors connaître la prison et les persécutions du régime de Samuel Doe, M. Bryant s'occupant activement des familles des victimes.
En 1992, il est élu président du parti et utilise cette plate-forme pour tenter de fédérer l'opposition, jusque-là minée par les divisions.
Ses efforts aboutissent cinq ans plus tard, lorsqu'il parvient à rassembler six partis au sein d'une coalition pour le scrutin présidentiel de 1997, au sortir de sept années d'une guerre civile dévastatrice.
Une élection remportée par Charles Taylor, chef rebelle le plus puissant de l'époque et désormais en exil au Nigeria
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