
Une réunion s'est ouverte lundi à Yaoundé en vue de valider un plan d'action national pour la promotion des personnes handicapées, a constaté la PANA.
La réunion, qui est organisée par le Comité national pour la réadaptation et la réinsertion socio-économique des handicapés (CONRHA) et le ministère des Affaires sociales, regroupe les représentants des associations de handicapés et des ministères impliqués dans le social.
Selon la ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, il s'agira non seulement d'adopter le Plan national pour la promotion des personnes handicapées pour la période 2006-2009, mais aussi de réfléchir sur les modalités de financement du Fonds de solidarité national en faveur des personnes handicapées récemment créé.
Daniel Kegni Tiomo, un participant, pense que le gouvernement marginalise les personnes handicapées parce qu'elles n'appliquent pas toujours les décisions qu'il prend en leur faveur.
"Parmi nous, on retrouve des handicapés qualifiés dans des domaines précis qui sont au chômage et toujours à la charge de leurs familles, parce que les pouvoirs publics, tout comme le privé, ne les emploient pas du fait de leur handicap", déplore ce mal-voyant, formateur en informatique adaptée à la déficience visuelle.
François Mouhi, père d'un enfant handicapé-moteur, affirme pour sa part s'être ruiné depuis cinq ans que son fils, âgé aujourd'hui de 10 ans, a fait un accident de la circulation.
Il souhaite que les prix des prestations au CNRH, qui sont très élevés, surtout pour les séances de massage, appareillage, médicaments et autres examens, soient revus à la baisse, d'autant plus que les personnes handicapées ont également besoin d'accompagnement psychosocial, de modes de transport et d'habitat spécifiques, d'éducation, de formation professionnelle et d'autres sports et loisirs.
En service au Centre national de réhabilitation des handicapés (CNRH) à Yaoundé, Mme Jacqueline N. explique que cette structure est confrontée à la présence prolongée des malades abandonnés par leurs familles et surtout au manque de personnes qualifiées et d'équipements, ainsi qu'à l'insuffisance du financement.
Pour y remédier, un centre de réhabilitation des handicapés sera construit à Maroua, dans la province de l'Extrême-Nord, par l'Association italienne pour les personnes handicapées (A.I.A.S de Afracola) sur une superficie de 4000 m2.
Ce centre comprendra une unité de consultation, une unité de rééducation fonctionnelle, un internat de 60 lits, une unité de fabrication de prothèses, ainsi qu'une unité de réintégration sociale, avec ateliers de réparation de chaussures et menuiserie.
Déjà, des dispositions ont été prises par le ministère des Affaires sociales pour que soit relancée la délivrance de la carte d'invalidité aux personnes handicapées qui permettra aux détenteurs de bénéficier de traitements spéciaux.
Il s'agit notamment de l'éducation où elles auront des facilités dans les placements scolaires, la réduction de moitie du coût de transport dans les sociétés publiques et d'autres commodités auprès des pouvoirs publics pour l'acquisition de fauteuils roulants, l'assistance médicale pour la rééducation au CNRH et même une évacuation sanitaire.
On rappelle qu'à ce jour, le Cameroun compte près de 1,6 million de personnes handicapées, en majorité des hommes. |