
Au total 45 affaires de détournement de deniers et biens publics ont été transmis aux juridictions compétentes en vue d'investigations poussées, a annoncé, mardi, le ministre nigérien de la Justice, M. Matty Elhaj Moussa, qui a expliqué que l'examen de ces dossiers répond au souci du gouvernement "de ne laisser personne échapper à ses responsabilités".
"Le gouvernement, soucieux de ne laisser personne échapper à ses responsabilités, a demandé à tous les chefs de juridictions, à tous les procureurs généraux, à tous les procureurs de la République de veiller scrupuleusement à un traitement équitable de ces dossiers afin de permettre à l'Etat de rentrer dans ses droits", a-t-il indiqué.
Les dossiers en question concernent des ministères, des collectivités locales, des établissements publics, des projets et structures étatiques auparavant en traitement au contentieux de l'Etat.
Ces structures avaient déjà fait l'objet d'une inspection d'Etat dont le rapport a révélé des manquements dans la gestion de fonds, a affirmé M. Matty, qui a précisé que les différents parquets, à tous les niveaux de l'organisation judiciaire, ont pris des dispositions idoines en vue de saisir les juridictions compétentes à pied d'œuvre pour assurer à ces dossiers le traitement approprié conforme à la législation en vigueur.
"Des instructions fermes ont été données pour que cette enquête judiciaire soit menée avec célérité, soin et diligence dans le respect des dispositions du code de procédure et des dispositions du code de procédure pénale contre les auteurs, co-auteurs ou complices des infractions relevées, la responsabilité pénale étant personnelle", a encore souligné le ministre nigérien de la Justice.
Dès l'obtention des résultats de ces investigations qui ne sauraient tarder, "des suites appropriées seront données conformément aux dispositions légales en vigueur. Nous veillerons à ce que toute personne quelle qu'elle soit, dont la responsabilité à un titre ou à un autre ressortira de cette enquête réponde de ses actes devant les juridictions compétentes", a-t-il insisté.
Ces investigations judiciaires interviennent dans un contexte trouble marqué par l'affaire dite du ministère de l'Education de base et de l'Alphabétisation, où des fonds importants destinés au financement d'un Programme décennal de développement de l'éducation (PDDE) ont été dilapidés sur la période 2002-2005.
Un rapport d'audit mené par un cabinet burkinabé et diligenté par l'Union européenne a révélé des manquements graves dans la gestion des fonds du PDDE, provoquant le départ du gouvernement des deux ministres ayant eu à gérer le dossier pendant la période incriminée.
"Il ressort de ce rapport que l'audit diligenté a procédé à des investigations et relevé des manquements sur les aspects procéduraux, comptables et financiers dans la gestion de ces fonds", a dit M. Matty.
En janvier 2005 déjà, le président nigérien, Mamadou Tandja, avait ordonné une inspection d'Etat sur la gestion des fonds gérés par le ministère de l'Education de base et de l'Alphabétisation, rappelle-t-on. |