
L'écrivain brésilien Abdias Nascimento, symbole de la lutte contre la discrimination raciale au Brésil, a plaidé pour la création d'une “Université panafricaine Cheikh Anta Diop” en hommage à cet historien sénégalais de dimension universelle.
"Cheikh Anta Diop est notre maître, l'homme qui nous a enseigné l'unité africaine, la voie pour le développement de l'Afrique et les moyens de récupérer ce qu'elle avait dans le passé", a-t-il indiqué.
M. Nascimento s'entretenait avec la PANA en marge de la deuxième conférence des intellectuels de l'Afrique et de la diaspora (CIAD II) ouverte mercredi dernier à Salvador, capitale de l'Etat de Bahia, au Nord-Est du Brésil.
Lauréat du Prix de l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) dans la catégorie des Droits de l'homme et la culture de la paix en 2001, il pense que l'Afrique, en tant que berceau des sciences, des arts, de la mathématique, de la médecine et de l'agriculture, “doit récupérer ce rôle avec l'aide du panafricanisme”.
Pour cela, le fondateur du Théâtre expérimental du Noir au Brésil, a lancé un vif appel à la diaspora africaine pour qu'elle s'unisse à l'Afrique “totalement libéré du néocolonialisme”.
M. Nascimento, 92 ans, auteur des oeuvres "O Brasil na Mira do Panafricanismo" et o "Quilombismo", croit que le panafricanisme est une posture politique qui peut aider l'Afrique à avancer si elle n'est pas manipulée “ni par les gouvernements ni par les chefs d'Etat”.
“(Le panafricanisme) doit être une idée dont le peuple doit en être conscient, et lutter pour elle, car c'est l'avenir d'une Afrique indépendante", a-t-il déclaré, soulignant que les résultats de la CIAD II pourraient aider à concrétiser l'union des Africains du continent et de la diaspora autour d'un bloc unique pour le développement de l'Afrique.
Abdias Nascimento, premier sénateur à défendre les droits des Noirs au Congrès du Brésil (Parlement), a été décoré de l'"Ordre de Rio Branco - Degré du Commandeur" par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
En plus des présidents en exercice et sortant de la Conférence des intellectuels de l'Afrique et de la diaspora, les chefs d'Etat brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et sénégalais Abdoulaye Wade, respectivement, la CIAD II qui compte près de 1.000 participants a vu aussi la pparticipation de plusieurs autres chefs d'Etat africains.
Parmi ces personnalités figurent les présidents Festus Mogae du Botswana, Pedro Pires du Cap-Vert, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, et John Kufuor du Ghana.
On rappelle que Cheikh Anta Diop s'est surtout illustré à travers ses oeuvres qui démontrent que l'Afrique est le berceau de l'humanité. |