
Le directeur général adjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour l'Afrique, Noureini Tidjani-Serpos, a plaidé pour l'élaboration d'un Plan Marshall pour le développement de l'Afrique, à l'image du projet adopté pour la reconstruction de l'Europe après la 2ème guerre mondiale.
Dans un entretien jeudi avec la PANA en marge de la 2ème Conférence des intellectuels de l'Afrique et de la diaspora (CIAD II) qui se déroule à Salvador de Bahia (nord-est du Brésil), Tidjani-Serpos a déclaré qu'un Plan Marshall tel que celui élaboré par les Etats-Unis pour l'Europe doit être produit pour les pays pauvres de l'Afrique et de la diaspora.
Le diplomate béninois a ajouté que le plan pourrait être constitué d'un fonds commun alimenté à partir des contributions financières visant de grands investissements en Afrique.
Concernant l'immigration de millions d'Africains pour l'Europe, il a considéré que "les jeunes africains veulent partir vers les pays riches parce que la richesse que ces derniers ont créée à travers l'esclavage et la colonisation n'a pas été partagée".
"On doit réfléchir sur comment partager cette richesse", a-t-il indiqué, ajoutant que le "problème de l'immigration ne réside pas dans la fermeture des frontières, mais dans la création d'emplois pour que ces personnes ne se sentent pas obligées de quitter leur pays", a-t-il soutenu.
Tidjani-Serpos a relevé, d'autre part, que la diaspora pourrait contribuer au développement de l'Afrique en donnant des appuis diplomatiques et politiques et en aidant, à travers ses connaissances, sur le plan éducatif.
"Quand on voit ce que les diasporas chinoise et d'Israël ont fait pour le développement de la Chine et d'Israël, on peut comprendre pourquoi il est essentiel que la diaspora africaine aide l'Afrique et que le continent aussi aide sa diaspora", a-t-il souligné.
Au niveau politique, il a suggéré l'organisation régulière d'une réunion de chefs d'Etat de l'Afrique et de la diaspora pour lancer une réflexion et élaborer une stratégie qui permettent au continent africain d'avancer.
Pour sa part, Clyde Morgan, professeur à l'Université de l'Etat de new York (Etats-Unis), a considéré que le rôle de la diaspora pour le développement de l'Afrique dépendra de la qualité des cadres, plaidant en faveur d'un plus grand investissement dans les domaines de l'éducation et de la santé en Afrique.
La CIAD II, qui prend fin vendredi après trois jours de travaux, réunit près de 1.000 intellectuels et des chefs d'Etat africains. |