
Un candidat à l'élection présidentielle du 30 juillet en RD Congo, Norbert Likulia, a menacé lundi à Paris de se retirer du scrutin, accusant la Commission électorale indépendante (CEI) de tout mettre en oeuvre pour assurer la victoire du président sortant Joseph Kabila.
"On nous dit que Joseph Kabila pourrait remporter les élections avec 52,53% voire 54% des voix. La CEI travaille pour cela. Il s'agit pour nous d'une situation anormale et inacceptable", a-t- il déclaré à la PANA.
M. Likulia, qui se présente en candidat indépendant, a assuré avoir alerté les Nations unies, la Belgique et la France sur des "graves irrégularités", soulignant leurs conséquences sur la paix et la stabilité en RD Congo.
"Nous avons dénoncé les agissements de la CEI concernant le surplus de cinq millions de bulletins tirés, l'inscription de 60.000 Angolais sur les listes électorales dans une province et la non distribution des cartes. J'ai moi-même alerté la Mission d'observation des Nations unies au Congo (MONUC), des officiels belges et français. Rien n'a changé", a regretté l'ancien Premier ministre congolais.
Il a proposé que les principales forces politiques de son pays se retrouvent autour d'une table pour s'entendre sur les conditions d'organisation de la présidentielle et des législatives.
"Personne ne s'oppose à l'organisation de la présidentielle. Ce que nous refusons, c'est la tenue de cette élection dans n'importe quelle condition. Il ne sert à rien d'aller aux élections, si elles doivent conduire à des contestations qui ramèneraient le pays dans le chaos", a estimé le candidat Likulia.
Soulignant que la présidentielle se tient dans le cadre de l'accord inclusif signé en 2003 en Afrique du Sud par les partis congolais, il a accusé certaines forces politiques de vouloir continuer à tirer profit de la situation de guerre en RD Congo.
"Après avoir provoqué la mort de cinq millions de Congolais, pillé des ressources pour plus de cinq milliards de dollars, les mêmes forces politiques veulent légitimer à travers des élections un pouvoir qu'ils ont conquis en prenant des armes contre la République. Il n'y aura ni paix, ni réconciliation nationale, si les élections ne sont pas transparentes et démocratiques", a insisté M. Likulia.
"La communauté internationale ne peut laisser faire, en disant que l'essentiel c'est d'aller aux élections et peu importe les conditions. Agissons maintenant pour éviter que la RD Congo ne revienne à la case départ", a-t-il plaidé.
Trente-trois candidats, dont le président sortant Joseph Kabila et ses quatre vice-présidents, briguent les suffrages des électeurs lors de la présidentielle du 30 juillet en RD Congo, en présence de plusieurs centaines d'observateurs internationaux.
Les opérations de vote seront sécurisées par près de 17.000 soldats de la MONUC et quelque 2.000 militaires d'une force européenne ad hoc repartie entre Libreville (Gabon) et Kinshasa. |