
La communauté libanaise du Sénégal a organisé jeudi à Dakar une importante manifestation pour dénoncer les attaques israéliennes qui se poursuivent jusqu'à présent contre le Liban, a constaté sur place la Pana.
Très tôt dans la matinée, plusieurs groupes de jeunes ont pris d'assaut la devanture de la Radiodiffusion télévision nationale sénégalaise (RTS) en scandant des slogans hostiles à l'Etat hébreu, aux Etats-Unis, à la communauté internationale et au monde arabe, considéré comme ayant "trahi la cause arabo-musulmane".
"Arrêtez le massacre", "Halte au massacre au Liban", "Libérez le Liban", "Mort à Israël", "Bush = Satan" figurent parmi les slogans qu'on pouvait lire sur les nombreux T-shirts, banderoles et pancartes que portaient les nombreux manifestants parmi lesquels de nombreux sénégalais de souche.
"La manifestation d'aujourd'hui est un moment pour nous d'exprimer toute notre détermination à défendre notre pays et notre peuple. C'est le premier rassemblement d'une longue série de mouvements que nous allons organiser jusqu'à la libération totale de notre peuple", a indiqué l'un des organisateurs du haut d'un podium improvisé au milieu de la foule en liesse.
Sous un soleil de plomb, quelques mots suffissent pour arracher à la foule décidée des chants de guerre contre Israël et des hymnes à la gloire des résistants libanais, palestiniens et irakiens.
"La justice doit triompher dans le monde. C'est un devoir pour nous tous de combattre l'injustice comme nous l'indique le saint Coran. Nous allons nous engager pour la victoire du Parti de Dieu sur le Satan Israël qui sera vaincu", a déclaré le président de l'Institution islamique et sociale libanaise du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest, Cheikh Abdoul Monem El Zein, qui a critiqué la position des Etats arabes dans le conflit entre le Liban et l'Etat hébreu.
"Si le Liban est aujourd'hui anéanti, demain ce sera le tour de tous nos voisins arabes, ils doivent se joindre à la lutte pour défendre nos populations, nos femmes et nos enfants massacrés", a affirmé le khalife général d'Ahlul-Bayt, qui s'est aussi interrogé sur l'attitude de la communauté internationale.
La manifestation des Libanais de Dakar -qui sont estimés à plus de 25.000 personnes- a vu la participation de plusieurs dignitaires religieux sénégalais, la société civile, des responsables de partis politiques au pouvoir et de l'opposition et du président de l'Agence pour l'organisation du sommet de l'OCI (ANOCI) à Dakar en 2007, Karim Wade, fils du chef de l'Etat sénégalais.
"L'agression du Liban est inacceptable, car ce sont des vies qui disparaissent pour avoir seulement commis la faute d'être au mauvais côté et au mauvais moment. Le massacre des femmes et des enfants doit cesser", a dit le leader de l'Alliance des forces de progrès (AFP, opposition) et ancien Premier ministre, Moustapha Niasse.
Médiateur dans plusieurs conflits dans le monde, M. Niasse a lancé un appel à la communauté internationale à venir au secours du peuple libanais.
"Les Sénégalais, sans distinction d'opinion politique de religion, les partis politiques, le gouvernement et le président de la République (Abdoulaye Wade) sont avec le peuple libanais qui est un peuple frère. Nous sommes prêts à accompagner toutes les initiatives vivant à effacer la douleur de ce peuple", a affirmé le ministre sénégalais de l'Agriculture et de la Solidarité nationale, Farba Senghor.
Selon lui, le président Abdoulaye Wade a contacté les autorités françaises pour leur demander d'aider le Sénégal à rapatrier dans les heures qui viennent les Sénégalais d'origine libanaise du Liban.
L'armée israélienne bombarde des routes, des ponts et les aéroports du Liban depuis la capture de deux de ses soldats, mercredi dernier, par des activistes du Hezbollah libanais, faisant plus de 300 morts, notamment des civils.
Des réservoirs de carburant, des équipements de communications ainsi que plusieurs stations-service et usines privées ont été détruits par Israël qui reçoit des ripostes tout aussi sanglantes du Hezbollah.
Les manifestants de Dakar, qui se sont retrouvés dans la journée de jeudi à la salle de conférence de l'Institution islamique et sociale en compagnie de Cheikh Monem, ont affirmé leur détermination de mener d'autres mouvements pour l'arrêt des hostilités au Liban. |