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Yoweri Museveni
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unicef.org |
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Le président ougandais Yoweri Museveni estime que les pourparlers en cours n'ont pas pour finalité de procéder à un partage du pouvoir avec les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), mais plutôt d'offrir à ces dernier une voie de sortie honorable et leur permettre de se réconcilier avec leurs victimes.
La délégation représentant la LRA aux pourparlers de paix organisés avec la médiation du gouvernement du Sud Soudan, dirigé par Salva Kiir, réclame un partage du pouvoir avec le gouvernement, une demande rejetée par Kampala comme plusieurs exigences précédentes du mouvement rebelle.
"Nous exigeons un accord de partage du pouvoir proportionné qui prendra en considération l'équilibre régional et démographique du pays", explique la LRA dans un document présenté aux médiateurs le 21 juillet et faisant état de leur demande de participation à la gestion des affaires nationales.
Au cours d'une réunion tenue lundi avec l'ambassadeur britannique Francois Gordon, dans son ranch de Kisozi, à plus de 200 km à l'ouest de la capitale, le président Museveni a indiqué que son gouvernement ne ménagerait aucun effort pour convaincre le leader de la LRA, Joseph Kony, et ses quatre commandants en chef d'adhérer à l'idée de l'amnistie et de participer aux pourparlers de paix.
"A ce sujet, le président a expliqué que la question du partage du pouvoir a été réglée par la Constitution de 1995, qui dispose que le pouvoir appartient au peuple. Par conséquent, il ne saurait être question de partage du pouvoir avec la LRA", souligne un communiqué de presse émanant de la Cellule de presse de la présidence, citant le président Museveni qui se serait adressé en ces termes au diplomate britannique.
Le dernier effort du gouvernement consiste à réunir les familles, les parents des dirigeants de la LRA ainsi que les leaders culturels et religieux du groupe ethnique acholi afin de les convoyer vers les camps où ils se chargeraient de délivrer le même message.
"Si le gouvernement a décidé de convoyer 60 personnes par avion vers Maridi, à proximité du parc national de Garamba, c'est pour que le même message soit délivré à Kony et à ses commandants et qu'ils comprennent que les pourparlers ont pour but de leur offrir une sortie en douceur de la crise", explique le communiqué de presse.
Le président Museveni a noté que son offre relative à une amnistie limitée a été critiquée par la Tribunal pénal international, les Nations unies, les groupes de défense des droits humains et la communauté diplomatique.
Il a néanmoins relevé que l'Ouganda a fait le choix des pourparlers de paix parce qu'il n'a pas réussi à obtenir la coopération des Nations unies et du gouvernement de la RD Congo pour lutter contre la LRA dans le parc national de la Garamba, situé dans une région du nord-est de la RDC en proie aux troubles.
Le chef de l'Etat ougandais a également indiqué à l'ambassadeur britannique qu'il était disposé à permettre aux rebelles encore restés dans la brousse de retourner à l'école et à ceux qui souhaitent rejoindre l'armée d'être intégrés, tandis que l'on aiderait les autres à se réinsérer.
Le retour à Juba de l'équipe des négociateurs du gouvernement, dirigée par le ministre de l'Intérieur Ruhakana Rugunda, est prévu pour lundi prochain après un bref retour à Kampala pour des consultations avec le président Yoweri Museveni.
Les pourparlers ont été suspendus, laissant en suspens plusieurs questions, notamment celle du partage du pouvoir. |