
Un nouveau film réalisé à partir du livre "J'ai serré la main du diable" de l'ancien commandant des casques bleus au Rwanda durant le génocide, le général canadien Roméo Dallaire, sera projeté début septembre prochain, a appris jeudi la PANA de source autorisée à Kigali.
Selon le producteur du film, Danny Shampoo, la réalisation du film actuellement en tournage à Kigali, exige au moins une dépense de 200.000 dollars américains par semaine.
"Cela fait presque un mois que nous avons commencé, avec le recrutement de plus de 300.000 ressortissants rwandais", a révélé M. Shampoo, qui ajouté que la date limite pour la première projection du film a été fixée à début septembre prochain.
Dans son livre, le lieutenant-général Roméo Dallaire, actuellement à la retraite, décrit la complicité de l'ONU et de la communauté internationale qui ont ignoré les informations que l'officier canadien fournissait sur la préparation du génocide au Rwanda quelque temps avant le déclenchement de la tragédie.
"La communauté internationale, notamment le département d'Etat américain, les autorités belges et plusieurs hauts officiels de l'ONU à New York étaient bien au courant d'une situation de crise qui prévalait au Rwanda à l'époque. Ils n'ont rien fait lorsque je leur avais demandé d'envoyer une force supplémentaire pour stopper le génocide en préparation", regrette M. Dallaiare dans son ouvrage.
Le général Dallaire était commandant des troupes de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) qui était chargée de superviser la mise en application des accords de cessez- le-feu entre le gouvernement rwandais et l'ex-mouvement rebelle du Front patriotique rwandais (FPR, actuel parti au pouvoir).
Selon lui, il était possible de stopper le génocide qui a coûté la vie à plus de 800.000 personnes, essentiellement de la communauté tutsie et des hutus modérés, si la logistique et l'effectif de ses troupes avaient été renforcés.
Tous les films réalisés sur le Rwanda sont focalisés sur le génocide. Parmi, les titres les plus connus figurent "100 days" et "Gardiens de la mémoire", tous deux du réalisateur rwandais Eric Kabera, "Sometimes in April", du Haïtien Raul Peck et "Hotel Rwanda", qui a connu un grand succès en Occident.
Ce dernier film, interprété par un Hutu, ancien gérant de l'hôtel des Mille Collines situé en plein centre de Kigali, n'a pas été du goût des rescapés du génocide, qui déplorent notamment le côté fiction de ce film dont la mise en scène, estiment-ils, a été déformée dans le but de banaliser l'ampleur du génocide de 1994. |