
Le chef de l'Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, a présidé, jeudi à Dakar, une conférence ministérielle sur la création de l'Association des pays africains non producteurs de pétrole (PANPP).
Cette réunion d'une journée permettra aux participants, venant d'une vingtaine de pays africains, d'examiner le projet de statuts de l'Association des pays non producteurs de pétrole.
Initiateur de la rencontre de Dakar, le président Abdoulaye Wade a déclaré que l'Association "se veut un instrument de concertation et de dialogue en vue d'une meilleure prise en charge des intérêts bien compris de l'Afrique en général et des pays non producteurs de pétrole en particulier, dans le cadre de la solidarité africaine".
"Les conséquences de la hausse des prix du pétrole brut et des produits pétroliers influent lourdement et de manière néfaste sur nos économies, hypothéquant ainsi le développement de beaucoup de pays subsahariens", a indiqué le président Wade.
Selon lui, les cours du pétrole, en hausse continue, ont franchi le 14 juillet dernier, la barre symbolique de 75 dollars américains le baril et pourrait même, a-t-il dit, atteindre 100 dollars avant la fin de cette année.
Me Wade a souligné que les pays africains non producteurs de pétrole consentent d'énormes efforts pour faire face à la facture pétrolière qui a doublé en trois ans dans certains pays comme le Sénégal.
"Si des mesures ne sont pas prises pour supprimer cette surcharge, les pays africains non producteurs de pétrole s'achemineront inéluctablement vers le désinvestissement et de façon globale, la régression économique. La promotion de l'éducation et l'accès aux services de santé et à l'eau potable ne seront que des voeux pieux", a-t-il dit.
Face à cette menace que représentent la flambée des cours du pétrole et ses conséquences, le chef de l'Etat sénégalais a proposé des mesures basées sur la solidarité africaine et internationale, proposant notamment des prélèvements sur la rente des pays africains producteurs de pétrole (PAPP) au profit des pays africains qui n'en produisent pas.
Il en a également appelé à l'engagement de la communauté internationale pour supporter une partie de cette surcharge qui efface les effets positifs des annulations de dettes au titre des initiatives en faveur des Pays pauvres et très endettés (PPTE) et de l'Allègement de la dette multilatérale (IADM).
Selon Abdoulaye Wade, "les PAPP et la communauté internationale devraient ainsi se partager la surcharge financière due à la hausse du prix du baril, au-delà du prix de référence de 2003".
On rappelle que c'est lors du dernier sommet de l'Union africaine tenu début juillet à Banjul (Gambie), que le président sénégalais avait proposé la création de l'Association des pays africains non producteurs de pétrole pour faire face à la "hausse intempestive" du prix du pétrole. |