
Le président du Comité togolais de résistance (CTR, opposition), Isidore Latzoo, a fait part jeudi à Paris de son scepticisme au sujet de la facilitation confiée mardi au président burkinabé Blaise Campaoré pour dénouer la crise la crise politique au Togo.
"Nous n'avons ni doute sur les compétences du président Campaoré, ni sur ses connaissances de la crise togolaise. Mais tous ces atouts ne suffiront pas pour dénouer cette crise aiguë", a-t-il déclaré à la PANA.
M. Latzoo a estimé que le dialogue inter-togolais ouvert le 21 avril dernier à Lomé, n'a toujours pas abordé "les questions de fond".
"La facilitation ne donnera pas grand-chose, parce que les acteurs du dialogue sont tous accaparés par leur volonté de conquérir le poste de Premier ministre. Ils oublient de poser le point essentiel de l'existence d'un Etat de droit au Togo", a dit l'opposant togolais, plaidant pour "une remise en cause de l'élection du président Faure Gnassingbé".
"La présidentielle de février dernier n'a pas été transparente et démocratique, c'est un secret de Polichinelle. Aucun parti au dialogue ne pose cette question. Pour nous, ce dialogue n'aboutira à rien, malgré la facilitation. Les Togolais ont besoin d'un front du refus", a soutenu le président du CTR.
Après plusieurs semaines de discussions à Lomé, neuf délégations représentant six partis politiques, deux associations féminines, et le gouvernement n'ont pu s'entendre sur plusieurs points dont la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les conditions d'éligibilité à la présidence de la République.
Les partis ont pris acte de leur désaccord et procédé mardi soir, à la désignation "à l'unanimité" du président Campaoré comme "facilitateur" du dialogue inter-togolais, un des 24 engagements pris en avril 2004 par le Togo envers l'Union européenne. |