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Pascal Lamy
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mycaribbeannews.com |
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Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a exprimé jeudi ses réserves au sujet des accords bilatéraux proposés par des Etats riches aux pays en développement, estimant qu'ils «traduisent le colonialisme économique».
«Les règles actuelles qui régissent le commerce international sont marquées par le colonialisme économique des 19-ème et 20-ème siècles. Les pays émergents ont raison de les refuser. Conclure des accords bilatéraux dans des conditions actuelles ne profitera pas aux pays en développement», a-t-il déclaré à la presse.
M. Lamy a reproché à l'Europe et aux Etats-Unis d'avoir provoqué le "demi-échec" du cycle commercial lancé à Doha en refusant de consentir des concessions sur les subventions agricoles et les droits de douanes.
«On ne peut pas sacrifier les négociations commerciales internationales au profit des exigences de tel ou tel lobby dans des pays riches. Les négociations n'ont pu aboutir à cause du refus d'accepter des concessions sur les subventions et la proportion des droits de douanes dans le secteur agricole. Cela ne représente pas grand-chose dans les échanges commerciaux internationaux», a-t-il souligné.
Le directeur général de l'OMC a mis en garde la communauté internationale contre un échec durable des négociations commerciales, assurant que «l'économique ne peut pas être séparé du politique».
«Ce qui se passe en Afghanistan, au Proche-Orient et en Corée ne peut pas être séparé des négociations commerciales, car tout est lié. Les risques d'un échec des négociations sont énormes. Je souhaite que les dirigeants des pays riches en prennent les proportions exactes», a averti M. Lamy, refusant d'admettre un «échec du cycle de Doha».
«J'ai décidé de suspendre les négociations en cours pour permettre à chacun de rentrer chez lui, de se calmer, de regarder le monde tel qu'il est. Chacun doit prendre conscience que quelques milliards de subventions agricoles ne doivent pas nous empêcher d'aller vers un monde plus juste avec des règles commerciales avantageuses pour tous. On ne peut agir autrement si on veut lutter contre la pauvreté», a insisté le directeur général de l'OMC.
Après d'ultimes tractations tenues début juillet à Bruxelles, le cycle de Doha, du nom de la capitale du Qatar, a été suspendu, renvoyant sine die la conclusion d'un accord commercial international.
Les négociations achoppent sur les subventions agricoles accordées par l'Europe et les Etats-Unis à leurs producteurs agricoles, faussant ainsi les échanges commerciaux dans le monde. |