
L'Alliance des forces démocratiques pour la République (AFDR), un regroupement de 29 formations politiques, a organisé samedi un imposant meeting suivi d'une marche qui a drainé plusieurs milliers de militants venus témoigner leur soutien au régime nigérien.
Le président Mamadou Tanja et à son gouvernement sont confrontés depuis trois mois à une crise sociale aiguë née de mouvements de protestation intempestifs de la société civile.
Selon le Dr Hamid Algabid, responsable de l'AFDR, la mobilisation de ses militants constitue la preuve de leur adhésion à la politique du gouvernement issu de leurs suffrages. Il sa salué cette mobilisation comme "l'expression du soutien populaire dont continue de jouir le président Tanja et son gouvernement" qui, a-t-il dit, "ne sont pas sans defense".
Evoquant l'impact des réductions des prix des denrées exigées par la société civile, M. Algabid a indiqué que si les revendications de la Coalition équité qualité et lutte contre la vie chère devaient être satisfaites, elles occasionneraient une perte sèche de 200 milliards de F CFA à l'économie nigérienne, soit 50% du budget national.
"A titre illustratif, le secteur des hydrocarbures, avec une baisse de 35%, devrait subir une perte de 18 milliards de F CFA et subirait le départ de plusieurs marqueteurs qui trouvent à l'heure actuelle leur rémunération très insuffisante", a-t-il dit, ajoutant que Mobil et Shell ont quitté le Niger pour s'installer dans la sous-région parce qu'elles jugent leur marge bénéficiaire très insuffisante.
"En ce qui concerne la Nigelec, avec une baisse de 50%, outre le déficit de 12 milliards de F CFA qui en résulterait, il faut s'attendre à l'arrêt du programme d'électrification des zones rurales et de la péréquation du prix du kWh", a-t-il indiqué.
La Coalition équité, qualité et lutte contre la vie chère et la Coordination démocratique de la société civile exigent du gouvernement une baisse de 35% du prix des hydrocarbures, 40% du prix de l'eau et de l'électricité, ainsi que la baisse d'au mois 35% des tarifs de scolarité...
"Il y a lieu de constater que les revendications de la société civile nigérienne débouchent sur une remise en cause des options économiques mises en oeuvre par le gouvernement de la Vème République. Ces points de revendication auraient pu trouver une solution heureuse avant même la réaction de la coalition si cela était faisable", a fait observer le patron de l'AFDR.
Il y a deux semaines, le président Tanja instruisait le gouvernement d'ouvrir des "négociations franches" avec la société civile en vue d'examiner avec elle tous les points inscrits dans sa plate-forme revendicative.
Faisant droit aux instructions du chef de l'Etat, le Premier ministre avait pris, la semaine dernière, un arrêté porte création d'un comité chargé de négocier avec la société civile, mais les négociations ne se sont pas encore ouvertes, la Coalition refusant de se rendre à la table de négociations.
Le meeting suivi de marche, qui a conduit des milliers de militants de l'AFDR chez le président Tanja, est perçu par nombre d'observateurs comme une démonstration de force visant à montrer à la Coalition que la légitimité et la force du gouvernement de la Vème République restent intactes.
Pour obtenir la satisfaction de leurs revendications, la Coalition équité, qualité et lutte contre la vie chère et la Coordination démocratique de la société civile ont déjà organisé quatre opérations "villes mortes" en l'espace de deux mois. |