
Un groupe de personnalités de la diaspora réunies au sein d'un club dénommé Africagora a lancé à Paris une initiative destinée à assurer la promotion en France des artistes africains, a indiqué lundi à la PANA un des responsables du projet, Brigitte Rabarijaona.
"La création des artistes africains n'est pas très visible en France. Nous avons acquis, à Africagora, la conviction qu'il s'agit plus d'un problème de reconnaissance que de talent", a estimé Mme Rabarijaona, responsable de la commission des Arts à Africagora.
Elle a souligné l'apport de l'art africain à l'oeuvre de nombreux grands artistes occidentaux, regrettant qu'on en fasse peu cas dans les espaces de promotion artistique.
"L'art africain a servi de tremplin à la réussite de plusieurs artistes occidentaux. On ne le souligne pas assez lorsqu'on évoque leur génie. Il faut non seulement le rappeler, mais surtout créer les conditions d'une plus grande visibilité de l'art et des artistes africains", a plaidé Brigitte Rabarijaona, artiste malgache.
Mme Rabarijaona, qui a peint une toile en hommage à Léopold Sédar Senghor, a énuméré les actions entreprises pour assurer la promotion de la création artistique africaine en France, citant parmi elles la participation à des expositions, le regroupement des artistes et leur accompagnement auprès du public.
"Africagora entend aider à la promotion des artistes africains en les aidant d'abord à se regrouper, ensuite à participer à des manifestations où ils peuvent présenter leurs oeuvres au grand public", a expliqué l'artiste malgache.
Soulignant que deux artistes africains ont bénéficié de l'accompagnement de Africagora pour présenter en mai dernier leur oeuvre au siège de l'UNESCO, elle a assuré que plusieurs autres initiatives destinées à rendre l'art africain plus "visible" seront prises dans les prochains mois.
"Deux artistes africains, Melek Habassa, du Groupe Melek (world music), et moi-même, avons participé en mai dernier à une manifestation organisée à l'UNESCO dans le cadre de la semaine culturelle africaine. Africagora envisage d'aller encore plus loin pour donner aux artistes africains l'opportunité de montrer leur création", a-t-elle ajouté.
"Nous allons aider les artistes africains à participer à des expositions à durées plus longues et ouvertes même pendant le week- end", a insisté l'artiste malgache, donnant l'exemple des manifestations prévues pour "l'année Senghor".
Pour elle, la nomination récente de Dogad Dogui, président de Africagora, comme conseiller de Nicolas Sarkozy, ministre français de l'Intérieur et président de l'Union pour la majorité (UMP, pouvoir), est "un atout qui peut servir la cause de la promotion des artistes africains".
"La présence de Dogad Dogui, notre président, dans l'entourage de Sarkozy est un élément favorable à la promotion de toutes les minorités ethniques. Nous comptons nous en servir dans notre combat pour une plus grande présence de l'art africain dans l'espace public en France", a encore dit Brigitte Rabarijaona.
En dépit de la très grande qualité de leurs créations, les artistes africains peinent à s'affirmer auprès du public français, faute d'accès aux médias et aux grandes salles de spectacles, a-t-on constaté. Une timide avancée a été observée ces derniers mois à la faveur de la politique des pouvoirs publics français de promouvoir la diversité sociale et culturelle. |