
Le président de l'Assemblée nationale angolaise, Roberto Victor De Almeida, assurant l'intérim du chef de l'Etat angolais, José Eduardo Dos Santos absent du pays, a supervisé mercredi dans la ville portuaire de Namibe (plus de 700 km au sud-ouest de Luanda), la seconde phase de la "signature formelle" du mémorandum d'entente et de paix sur le Cabinda, a constaté sur place le correspondant de la PANA.
La cérémonie solennelle s'est déroulée dans la salle de conférence de la mairie de Namibe, en présence de quelques membres du gouvernement angolais, du ministre congolais de la Sécurité, le général Paul Mbot, du corps diplomatique, de l'archevêque de Lubango, Mgr Zacarias Kamwenbo et de plusieurs autres personnalités.
Après le mot de bienvenue du gouverneur de la province de Namibe, Alvar o Manuel De Buavida Neto, le mémorandum, comme lors de la première phase le 15 juillet dernier à Brazzaville, a été paraphé par le ministre angolais de l'Administration du territoire, Virgilio Fontes Pereira et par le président du Forum Cabindais pour le Dialogue (FCD), le général Antonio Bento Bembe à la tête d'une délégation d'une quarantaine de membres.
Ce mémorandum d'entente et de paix, qui prévoit un cessez-le-feu, une amnistie, une démilitarisation des anciens combattants du Front de libération de l'enclave du Cabinda (FLEC), et le gouvernorat du Cabinda, concède à cette riche enclave pétrolière angolaise un "statut particulier" prenant en compte ses spécificités socioculturelles.
Le cessez-le-feu a déjà été décrété, le 18 juillet dernier dans la localité cabindaise de Chikamba, par les anciens belligérants tandis que l'Assemblée nationale angolaise a adopté une loi d'amnistie des faits de guerre au Cabinda.
Dans les prochains jours, les deux délégations du gouvernement et du FCD se retrouveront à nouveau à Brazzaville (Congo) pour mettre en place la Commission conjointe chargée de suivre l'application de la "feuille de route" sur le Cabinda.
"Ce jour, une page sombre de notre histoire a été tournée, la paix est désormais irréversible dans notre pays et particulièrement dans la province du Cabinda", a déclaré, visiblement ému, le général Bento Bembe, appelant la communauté internationale, notamment l'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE), à accompagner ce processus de paix encore fragile.
Pour sa part, le ministre angolais de l'Administration du territoire, Virgilo de Fontes Pereira, a précisé que le Cabinda fait partie intégrante de l'Angola.
"Le statut spécial qui lui est accordé pour sa gestion et son organisation administrative respecte l'intégrité territoriale angolaise", a-t-il indiqué.
En clôturant la cérémonie, le président de l'Assemblée nationale angolaise Roberto Victor De Almeida a insisté sur "la réconciliation, la paix, l'unité des fils et filles de l'Angola, des valeurs sans lesquelles ne peut se reconstruire et se développer le pays".
On rappelle que le Cabinda est un ancien protectorat portugais d'environ 7.200 km2 et une population estimée à 600.000 habitants dont la moitié s'est réfugiée, du fait de la guerre, dans les pays voisins, notamment en RD Congo et au Congo Brazzaville.
Très riche en pétrole et en bois, le Cabinda fournit à lui seul, plus de 40% du brut de l'Angola.
Pendant 30 ans, le Front de libération de l'enclave du Cabinda (FLEC) a vainement mené une lutte armée pour l'indépendance de cette province angolaise. |