
Une cinquantaine de femmes, vêtues de noir ou portant un foulard noir, ont organisé, dimanche en fin de matinée à Ouagadougou, leur première procession sur la tombe de Norbert Zongo.
Cette procession a été initiée par le mouvement "Les Femmes en noir du Faso", un regroupement qui a vu le jour le 7 août 2006 et jugé proche de l'Union pour la démocratie et le développement (UNDD- opposition) de Me Hermann Yaméogo.
On rappelle que Norbert Zongo a été trouvé mort le 13 décembre 1998, près d'un village dénommé Sapouy à 100 km au sud de Ouagadougou. Son corps ainsi que ceux de son frère Ernest Zongo et un de ses employés Blaise Iboudo ont été trouvés calcinés dans l'habitacle de sa 4x4.
Les circonstances de la mort de Zongo n'ont pas été élucidées jusqu'ici.
Dans un message lu et intitulé "message à Norbert Zongo", ces femmes ont réaffirmé leur volonté de le (Norbert Zongo) prendre comme symbole de leur lutte "pour la vérité et la justice dans tous les dossiers de crimes d'Etat, la fin de l'impunité, la défense de la mémoire des martyrs et la compassion pour leurs veuves et orphelins".
Reconnaissant que leur combat ne sera pas du tout facile, les "Femmes en noir du Faso" disent vouloir lutter "avec les armes de la paix, de la résistance citoyenne".
Les femmes annoncent leur présence au palais de justice le 16 août prochain, où un nouvel examen du dossier Norbert Zongo est prévu, suite au non-lieu prononcé en faveur du seul inculpé, l'Adjudant Marcel Kafando.
"Quelle que soit la décision qui sera prise à l'issue de cet examen du dossier Zongo", les Femmes en noir disent continuer leur combat qui est de longue haleine.
Ces femmes ont aussi annoncé avoir commencé des visites dans les familles des victimes de crimes d'Etat et entendent initier des tournées pour informer et recueillir des recommandations "partout où cela est nécessaire".
Le président du Cercle d'éveil, une association de défense des droits humains et sociaux, Faustin Evariste Konseimbo a justifié sa présence à la procession par le respect de la vie humaine.
Déçu que l'affaire Norbert Zongo tourne en rond, M. Konseimbo a invité les hommes "épris de paix et de justiceé à se joindre à cette lutte parce qu'elle est salutaire pour tout le monde.
Selon M. Konseimbo, Norbert Zongo est un symbole, et à travers ce symbole, "la lutte touche tous ceux qui sont tombés sous des balles injustes ou pour des motifs injustifiables et inqualifiables".
A partir du 13 août, ce mouvement prévoit de se rendre chaque dimanche à 11 heures sur la tombe de Norbert Zongo et partout où sa "présence pourra contribuer à renforcer l'unité et à marquer le refus collectif de l'oubli". |