
L'Union européenne a déclaré, lundi, avoir pris connaissance "avec préoccupation", des informations transmises par le gouvernement de Bujumbura, faisant état d'une tentative de putsch au Burundi.
Dans un communiqué remis à la presse par les services du Conseil des Etats membres à Bruxelles, l'Union européenne fait savoir qu'elle a pris acte des assurances données par le gouvernement burundais que les enquêtes judiciaires actuellement en cours "seront menées dans le strict respect des procédures légales, dans la transparence, et dans le respect des droits de l'homme".
Elle appelle le gouvernement du président Pierre Nkuruzinza à informer "sans délai" la communauté internationale des conclusions des investigations menées dans le cadre de cette affaire.
On rappelle que huit personnalités, dont l'ancien vice-président du Burundi, Alphonse Kadege, ont été arrêtées suite à la découverte d'une tentative de coup de d'Etat, dénoncé par le gouvernement de Bujumbura.
L'opposition burundaise accuse la garde présidentielle d'avoir torturé les auteurs présumés du complot.
Dans son communiqué, l'UE appelle le gouvernement burundais "à apporter des éclaircissements sur les allégations de torture, à respecter strictement les lois en vigueur concernant la détention préventive et à garantir le libre accès des organisations nationales et internationales des droits de l'homme aux personnes interpellées".
Par ailleurs, l'Union européenne encourage le gouvernement burundais à poursuivre le processus démocratique engagé dans le pays "dans un esprit de concorde nationale, de dialogue avec les différents partis politiques et de coopération avec les organisations de la société civile.
Pour conclure, l'UE appelle les autorités burundaises "à assurer la protection des droits de l'homme, y compris la liberté d'expression et de la presse et, surtout, à ne pas mettre en péril la stabilité politique et les efforts de reconstruction économique et sociale entreprise afin de sauvegarder la confiance de la communauté internationale".
Après l'assassinat, en octobre 1993, du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, le Burundi, a été plongé dans une guerre civile qui a opposé des groupes rebelles au gouvernement de Bujumbura.
A l'issue de longues négociations menées sous la médiation de Nelson Mandela, l'ancien président sud-africain, suivies par la signature d'accords de cessez-le-feu entre le gouvernement de Bujumbura et les groupes rebelles, des élections générales ont été organisées.
Le président Pierre Nkurunziza a été investi en août 2005, marquant ainsi la fin de la longue crise politique burundaise.
Seul un groupe rebelle, les FNL-PALIPEHUTU (Forces nationales de libération- Parti pour la libération du peuple hutu), n'a pas encore conclu un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement de Bujumbura et continue ses actions, notamment dans la région de Bujumbura rural. |