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Les Afro-brésiliens emergent des marges
27/11/2002
 

La société brésilienne commence à discuter ouvertement de ses problèmes raciaux...
 
Par Paul Yange
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Pelé le brésilien le plus célèbre du monde : l'arbre qui cache la forêt?  
Pelé le brésilien le plus célèbre du monde : l'arbre qui cache la forêt?
© bbc
 

Lors d’un sondage réalisé au cours de l’année 1999 au Brésil, les réponses à la question "quelle est votre couleur de peau ?" allaient de "blanc pur" à "bleu" en passant par "café au lait" et même "sale" (!) Peu de personnes avaient répondu "noir". Pendant des décennies, les noirs ont semblé disparaître de la riche palette du melting pot brésilien. Les chiffres du recensement de 2000 montrent que 6,2 % des brésiliens se considèrent comme noirs contre 5 % une décennie plut tôt. Le nombre de "pardos", un mot portugais signifiant "sombre", est passé de 42,6 % à 39,1 %.

C’est la première fois que le nombre de personnes se considérant comme noirs augmente au Brésil depuis 1940, et les chercheurs pensent que cela traduit une conscience "raciale" retrouvée chez les descendants des 4 millions de d’esclaves emmenés au Brésil pendant les temps coloniaux portugais. "Les brésiliens ont toujours été le produit d’un métissage, d’où une certaine indécision par rapport à la façon dont les gens s’appellent" affirme le docteur Oliver Martin Pereira, chercheur à l’institut d’Etat IBGE, qui a conduit le recensement. Les gens commencent à comprendre l’importance qu’il y a de faire une différence entre "sombre" et "noir" et de se considérer comme noirs.

L’université de Brasilia réserve aujourd'hui 1/5 de ses 800 admissions annuelles aux élèves noirs et métis. L’université de Bahia octroie 40 % de ses admissions pour bac+5 et doctorats aux "Afro-descendants". Le ministère des affaires étrangères a récemment crée 20 bourses réservées aux afro-brésiliens dans son école de diplomatie. Enfin, l’ex président Henrique Cardoso avait annoncé que le gouvernement mettrait en place des quotas dans la fonction publique en réservant 20 % des postes de fonctionnaires fédéraux aux afro-brésiliens. Entre temps, l’afro-brésilienne Benedita Da Silva est devenue la première noire gouverneur dans l’Etat de Rio. Mais malgré le fait que le pays se perçoive comme une démocratie multiraciale, le Brésil a longtemps souffert d’un racisme rampant. De fait, un immense fossé sépare les noirs et blancs dans le pays qui compte 175 millions d’habitants.

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© lonely planet  

Les noirs et les métis représentent 64 % des pauvres. Le salaire moyen des afro-brésiliens est en moyenne inférieur de 50 % à celui des blancs et le taux d’analphabétisme chez les noirs est plus élevé. Les cadres noirs ou métis sont rares aux postes de responsabilité élevé ou dans le monde de la finance. Dans les deux chambres du congrès, les afro-brésiliens détiennent seulement 14 des 584 sièges et aucun des ministres du gouvernement Cardoso n’était noir. Bien que la discrimination soit condamnée par la loi brésilienne, elle existe dans les faits. Les affiches "on embauche" (pour le recrutement de la main d’œuvre) ont pendant longtemps mentionné qu’une "bonne apparence" était nécessaire (ce qui signifiait en réalité qu’il fallait être blanc pour pouvoir postuler).

Certains acteurs brésiliens se sont plaints du fait que les rôles proposés aux noires étaient souvent des rôles d’esclaves, de prostituées ou de femmes de ménage. Pour beaucoup de brésiliens, le seul fait de discuter ouvertement et de mettre en avant le problème racial au Brésil constitue un progrès significatif. Discuter du racisme il y 10 ou 15 ans était très difficile. C’était comme si ce problème n’existait pas au Brésil déclare Rosana Heringer, responsable du centre d’études afro brésiliennes à l’université Candido Mendes de Rio.

Cardoso a été le premier président brésilien à admettre ouvertement que le racisme était un problème au Brésil. En 1995, les célébrations marquant le 300è anniversaire de la mort de Zumbi, leader d’un groupe d’esclaves noirs en fuite a constitué un tournant. Le pouvoir d'achat des noirs commence à être pris en compte par le marché, et les acteurs noirs sont plus "visibles" dans les productions cinématographiques ajoute t-elle. "Le pays montre son visage noir,ou disons plutôt les que noirs admettent leur identité. La fierté d’être afro-brésilien commence à se voir dans les statistiques" note le journaliste Zuenir Ventura dans le magazine brésilien Epoca.

Une évolution appréciable car l’esclavage, puis la discrimination et le discours d’infériorisation qui ont pris le relais ont laissé de profondes traces au Brésil et en Amérique du Sud. Dans le langage populaire, il est courant de s’entendre dire : Sea negro pere decente (que vous soyez noirs ce n’est pas votre faute, mais au moins soyez décents). Il existe une chanson dont le refrain est : Aqui donde Usted me ve, soy un negro decente , yo se respetar la gente (Là où vous me voyez, je suis un noir décent. Je sais respecter les gens). On dit aussi, juste pour se moquer : plus grotesque qu’un Noir fortuné, c’est un indien en cravate.


       
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