
Un "unmanned aerial vehicle" (UAV), avion sans pilote, est en route pour la RD Congo, pour remplacer celui qui avait été abattu le 28 juillet dernier à Kinshasa, a appris la PANA jeudi, de source officielle à Bruxelles.
Selon un porte-parole des Forces armées belges, la Belgique, qui n'a pas fourni de troupes combattantes à la Force européenne de réaction rapide (EUFOR), a livré à celle-ci 4 avions UAV dont l'un avait été abattu par le tir d'une balle, deux jours avant le premier tour des élections présidentielle et législatives.
L'avion avait été abattu alors qu'il avait amorcé la manœuvre d'atterrissage, 2 kilomètres avant la base de Ndolo, le Q.G de l'EUFOR au cœur de Kinshasa.
Les avions sans pilote qui survolent 24 heures sur 24 le ciel de Kinshasa ont filmé et retransmis en temps réel les affrontements entre les soldats fidèles au président Joseph Kabila et ceux de Jean-Pierre Bemba, a révélé le porte-parole.
Les observations retransmises par les UAV ont permis des coordonner les actions entre la Mission des Nations unies au Congo (MONUC) et l'EUFOR pour intervenir à la résidence de Jean- Pierre Bemba où étaient retenus durant cinq heures lundi, le vice- président congolais et 14 diplomates du CIAT (Comité international d'accompagnement de la transition), a expliqué le porte-parole.
Les 150 hommes de la Force européenne de réaction rapide ont réussi à exfiltrer les diplomates ainsi que le vice-président congolais alors que des tirs à l'arme lourde opposaient les soldats de la Garde présidentielle aux hommes de la sécurité de Jean-Pierre Bemba. Les UAV avait réussi à filmer toute la scène.
Après son exfiltration de la résidence, le vice-président Bemba a été conduit sous escorte, pour sa sécurité, jusqu'à la base de la MONUC.
A Berlin, le ministre allemand de la défense, M. Franz Jozef Jung, a déclaré jeudi au Parlement qu'en menant cette opération, l'EUFOR a montré sa neutralité dans le processus électoral congolais "l'EUFOR ne soutient aucun candidat", a-t-il dit pour démentir les rumeurs persistantes à Kinshasa selon lesquelles la Force de réaction rapide a été envoyée pour soutenir le président en exercice, Joseph Kabila.
On rappelle que des renforts composés de soldats allemands ont été envoyés de Libreville à Kinshasa après les affrontements qui ont fait 16 morts à Kinshasa, la capitale congolaise où depuis 2 jours, le calme règne.
Des représentants du président Kabila et de Jean-Pierre Bemba ont signé mardi un accord de cessez-le-feu, accord signé également par les représentants de la MONUC de l'EUFOR et des forces armées, selon une source européenne.
En vertu de cet accord, les deux candidats s'engagent de retirer leurs troupes du centre de ville de Kinshasa et de les consigner dans leurs positions initiales "en vue du rétablissement du statu quo ante".
Selon des sources congolaises, la Garde Spéciale de la sécurité présidentielle (GSSP) est composée de 10.000 hommes venus essentiellement du Katanga, province d'origine du président Kabila, alors que la sécurité de Jean-Pierre Bemba est composée de 5.000 hommes, essentiellement des soldats de l'ancienne Division spéciale présidentielle (DSP), qui était la garde rapprochée du défunt maréchal Mobutu.
Le Sénat congolais a demandé la mise en place d'une commission d'enquête pour déterminer les responsabilités des affrontements ayant opposé les soldats du président Kabila à ceux de Jean- Pierre Bemba. |