 |
|
 |
|
 |
 |
 |
 |
 |
|
 |
 |
Olusegun Obasanjo
©
onlinenigeria.com |
 |
 |
|
 |
|
 |
|
 |
 |
|
|

Le président nigérian, Olusegun Obasanjo a demandé à l'Assemblée nationale d'entamer une procédure de destitution contre le vice-président Atiku Abubakar accusé de corruption, alors que leur longue querelle a pris un nouveau tournant.
Citant des dépjutés dont l'identité n'a pas été révélée, des articles parus dans la presse locale jeudi indiquent que l'Assemblée a reçu cette requête dans une lettre adressée à la direction de la législature bi-camérale par le président. Les motivations de cette requête sont l'implication présumée du vice-président dans l'enquête sur le membre du Congrès américain William Jefferson, à propos de sa tentative de corruption d'un haut responsable du gouvernement nigérian pour obtenir un contrat juteux pour une entreprise américaine.
Par ailleurs, une enquête de la Commission sur les crimes économiques et financiers du Nigeria (EFCC) a révélé certaines manigances dans le placement de fonds importants du gouvernement dans certaines banques par des amis supposés du vice-président.
Une de ces banques est la propriété de Mike Adenuga, qui détient aussi la seule compagnie de téléphonie mobile du pays, Globacom.
L'EFCC enquête sur le lien entre le dépôt à la banque de M. Adenuga de 110 millions de dollars appartenant au Petroleum Training Development Fund (PTDF) et sur la capacité de l'homme d'affaires à payer une partie de la somme pour sa licence d'exploitation d'un réseau GSM, d'un montant de 285 millions de dollars.
L'agence enquête aussi sur le lien entre le dépôt de 20 millions de dollars dans une autre banque et le prêt de 700 millions de nairas obtenu dans cette même banque par un autre ami du vice- président, identifié sous le nom d'Oyewole Fashawe. M. Fashawe aurait aussi fait don d'un bâtiment à l'université privée appartenant à M. Atiku et donné trois millions de nairas à un adjoint du vice-président.
Le rapport de cette enquête a fait l'objet d'une discussion lors du conseil des ministres de mercredi, auquel le vice-président n'a pas assisté. Mais dans un communiqué de son attaché de presse dans la soirée de mercredi, le vice-président a déclaré son innocence, se déclarant prêt à faire lever son immunité pour coopérer avec les enquêteurs de l'EFCC parce qu'il n'a rien à cacher.
M. Atiku prétend faire l'objet d'une chasse aux sorcières de la part du président pour son rôle dans l'échec de sa tentative de briguer un troisième mandat. Sur le placement de fonds précité, M. Atiku a déclaré qu'il s'était fait à la demande du secrétaire exécutif du PTDF, qui a suggéré que le placement des fonds dans les banques locales générerait un intérêt de 10%, contre les taux de 3 à 4% proposés par les banques étrangères.
Tout en ne réfutant pas le don de M. Fashawe, M. Atiku a déclaré que cet homme, considéré également comme un ami du président, a fait don d'un immeuble à une organisation non-gouvernementale appartenant à M. Obasanjo. En préparant le terrain pour le dernier affrontement avec son patron, le vice-président a déclaré dans ce communiqué : "Encore une fois, le vice-président souhaite réaffirmer ne pas avoir l'intention de démissionner du poste où l'a élu le peuple nigérian en 2003".
"Il reste engagé à remplir sa mission jusqu'au bout et à défendre l'intégrité de la Constitution et de la démocratie nigérianes", a-t-il ajouté.
Les analystes politiques estiment qu'il ne sera pas facile de faire perdre sa place au vice-président nigérian, en raison de la complexité du processus de sa destitution et de son poids politique.
"Mais je pense que le président veut montrer au monde entier que M. Atiku, qui a déclaré son intention de briguer la présidence en 2007, ne remplit pas les conditions pour occuper un poste si élevé", a déclaré un analyste qui a préféré garder l'anonymat.
Selon la constitution nigériane, le processus de destitution du vice-président est le même que celui qu'il faut enclencher pour destituer le président et nécessite des mesures importantes telles qu'une enquête menée par une commission indépendante et le soutien des deux tiers au moins des membres de l'Assemblée nationale. |