
Contrairement à la grande campagne d’intoxication nationale visant à faire croire à tous que M. Nicolas Sarkozy est un imbattable candidat et qu’il sera inéluctablement élu prochain président de la république française il n’en est rien. Sarko, comme l’ont affectueusement étiquetté et vendu les médias, n’est rien d’autre qu’une grande entreprise de manipulation médiatique soutenue, tant par une droite dynamique et confiante, qu’une gauche butée et chagrin.
Pourtant, les vrais décideurs ne sont pas les candidats et leur interminable danse pour le pouvoir, mais nous, les votants populaires en suspens, Noir(e)s et Maghrébin(ne)s, tout celles et ceux qui se sentent atteint(e)s et vexé(e)s, non seulement, par le propos d’un candidat en campagne capable de tout pour sécuriser le psyché du petit peuple blanc impatient de revenir à une France d’avant – quelle que soit son appartenance politique, mais surtout de ce que cela laisse présager pour tous les Français(e) d’origine non-européenne. Car il ne va pas faire bon d’être non-Blanc(he) dans les rues de France, tant du point de vue de l’emploi, de la recherche de logement, du harcèlement policier, des tracasseries administrativement, etc….
L’insécurité et l’instabilité frapperont subtilement, puis plus ouvertement, aux portes de ces Françaises(e)s toujours considéré(e)s et traité(e)s comme de seconde zone. Il n’y aura pas de cadeaux ni de quartier.
On le sait, les premiers à voter Sarkozy, hormis les Français(e)s d’origines européennes, seront les Maghrébin(ne)s de la nouvelle génération de classe moyenne, nouvellement établie, les trentenaires et quadra qui sont réussi économiquement et socialement, trop complexés par l’image que donne d’eux le reste de la communauté toujours émettrice de la dégradante culture des pauvres qu’ils abandonnent – à juste titre ou pas. Le même schéma se retrouvera parmi les Français d’origine antillaises, psychologiquement et historiquement trop francisés pour s’apercevoir qu’ils feront toujours, en parallèle, les frais de discriminations raciales en dépit du statut que leur confère la possession de leur passeport grenat. Tous dans le même sac, pour le plus grand bonheur de la majorité qui y trouvera là, l’appui et l’excuse, pour justifier son choix. Enfin, les nouveaux arrivants des pays de l’est, famille culturelle de Sarko, compétiteurs directs des deux premières communautés, trop heureux d’acheter leur francisation et de participer au grand mouvement de blanchissage entrepris.
La volonté d’élimination par aveuglement choisi, de toute une partie de la communauté française, notamment majoritairement non-blanche, sous le faux/vrai prétexte racial ne résoudra pas le problème structurel que rencontre le pays. La France est, comme d’autres pays, en phase de mutation mal négociée. Mais ce n’est pas à coup de forceps qu’elle réussira à aborder son avenir proche, à proposer un projet de société viable et attendu, et à donner naissance à une nouvelle France en excluant la sève de ce qui représente son carburant ultime (car jeune envieux et déterminé) : les jeunes et moins jeunes employables des quartiers populaires. Nous en sommes la force, le jus, les puits de création, de régénération, dechangements, d’alternatives, le concentré exclusif d’expériences et de savoir qui ne demande qu’à être mis en pratique et rétribué justement. Au diable les faux discours sur l’immigration française de seconde, troisième, ou énième générations, ils ne nous intéressent pas, ne nous concernent pas plus que pour d’autres. En réalité, ce n’est que par l’ouverture des portes sociales, le parrainage, l’accompagnement, l’éducation, la formation, l’accession véritable à des milieux et de postes en relation directe avec nos compétences et nos envies que ce pays pourra s’en sortir. Autrement il est voué à l’échec ; et aucun politique, quelle que soit sa démagogie et ses soutiens d’apparat, ne pourra en empêcher la magnitude.
Discrimination positive, très peu pour moi chers experts de la comm’, j’en ai assez soupé et elle a mauvais goût. J’y préfère participation constructive appropriée (déracialisée, si possible) que je revendique, plus proche de ce que je suis et propose, et à laquelle mon patrimoine et savoirfaire me donnent le droit.
J’ai peur et mal pour mon pays que j’aimerais reconnaître mais que l’actualité et les discours et comportements rétrogrades m’empêchent de concevoir comme tel. Des Sarkozy en sont les ennemis de parade, mais j’ai l’arme pour les faire chanceler. Je VOTE dans le but de défendre ma survie et les empêcher d’accéder à mon pouvoir légitime que je mesure et qu’ils craignent que j’assume et expérimente. JE VOTE pour la quiétude de mes parents et de mes enfants, de mes voisins, de mes ami(e), de mes compatriotes français(e)s de souffrance et de mépris, de mes compatriotes favorables à une nouvelle république, dans une guerre réelle et salutaire dont je sais qu’un bulletin de plus peut (et doit) me faire sortir vainqueur. C’est moi le plus fort, Nic.
Rendez-vous jusqu’aux présidentielles. |