
Le conseiller en communication de Atiku Abubakar, le vice-président nigérian, Garba Shehu a été arrêté, mardi, par des agents des Services de sécurité de l'Etat (SSS) qui ont pris d'assaut son bureau, a annoncé la cellule chargée de la campagne de M. Abubakar à Jabion, dans la périphérie d'Abuja.
M. Shehu, un ancien président de l'association des éditeurs nigérians, est le porte-parole de campagne de M. Abubakar, candidat aux élections présidentielles de 2007.
"Dans une opération éclair qui a durée à peine trois minutes, les agents des Services de sécurité de l'Etat (SSS) ont mené Garba vers un véhicule Peugeot 406 immatriculé CY747ABJ, et l'ont amené à 1h 45 minutes de l'après-midi (heure locale) dans une destination inconnue. Cet enlèvement, qu'on prétend avoir été ordonné par le président Olusegun Obasanjo, a eu lieu presque une semaine après que Garba a été arrêté par les agents des mêmes services (SSS) et mis sous les verrous pendant deux heures à leur siège qui se trouve à Asokoro", précise dans le communiqué.
A propos du motif de l'arrestation, le communiqué indique que Shehu voulait appuyer, par des preuves, des allégations contre le président Obasanjo, ajoutant que l'homme pourrait aussi être entendu sur des allégations selon lesquelles il aurait corrompu des journalistes pour faire certaines révélations pendant la campagne de Abubakar.
"Le Nigeria, sous le régime de Obasanjo devient de plus en plus un Etat policier. C'est triste de noter que les graves violations des droits de l'homme qui étaient courantes durant la dictature militaire recommencent", souligne le communiqué.
Le face à face entre Obasanjo et Abubakar a largement défrayé la chronique au niveau des médias locaux, où les deux parties ont réagi par rapport à des accusations mutuelles de corruption et d'abus du pouvoir.
Les relations glaciales entre les deux anciens alliés politiques ont atteint leur paroxysme début septembre quand le président a fait part au parlement d'une enquête concernant un présumé abus de pouvoir et un détournement de millions de dollars appartenant à une agence pétrolière, par Abubakar.
Le camp du vice-président avait réagi en fournissant des "informations" prétendant que le président Obasanjo a détourné des fonds publics et du parti à son profit et à celui de sa famille.
De nombreuses voix s'élèvent, au Nigeria, pour demander soit la démission des deux leaders, soit leur mise en accusation par le parlement, estimant qu'ils font honte aux hautes fonctions qu'ils occupent. |