
Les 13 victimes du crash d'un avion militaire nigérian dimanche ont eu droit à des funérailles officielles jeudi à Abuja, lors d'une cérémonie solennelle organisée en présence du président Olusegun Obasanjo, de son homologue de Sierra Leone Ahmad Tejan Kabbah et de l'ancien président zambien Kenneth Kaunda.
A l'issue de la cérémonie teintée de traditions militaires, les cercueils renfermant les corps, parmi lesquels ceux de dix généraux, ont été descendus dans des tombes fraîchement creusées dans le cimetière national sous les gémissements des familles, les prières des dignitaires religieux et la musique militaire.
La veuve de l'un des officiers décédés s'est évanouie près de sa tombe et a dû être réanimée.
Un salut au canon tiré par des soldats vêtus de leurs uniformes de cérémonie a retenti partout dans le voisinage et les trompettes de l'armée ont résonné en présence du président et de tous les participants à la cérémonie qui se tenaient immobiles. L'exécution de l'hymne national a mis fin à une cérémonie qui a duré deux heures et demie.
Auparavant, les cercueils, recouverts du drapeau national et des bottes et casquettes des officiers défunts, ont été transportés sur les lieux par des porteurs du même grade que chaque officier décédé. Avant la descente des cercueils dans les tombes, l'écusson de chaque défunt a été enlevé puis remis dans sa proche.
Les présidents Obasanjo et Kabbah, ainsi que le vice-président nigérian Atiku Abubakar, les chefs de service, députés et autres personnalités ont par la suite déposé des gerbes de fleurs en hommage aux victimes.
Dans un bref discours, le président Obasanjo a réitéré sa précédente déclaration, à savoir que la mort de ces officiers constituait "une perte monumentale pour la nation". Il a cependant indiqué que le Nigeria n'était pas seul dans ces moments de douleur, à en juger par l'avalanche de messages de condoléances venus du monde entier, dont celui du Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan.
"Nous rendons hommage à nos frères qui ont disparu", a dit Olusegun Obasanjo, qui a félicité les officiers pour les différents rôles qu'ils ont joués au Nigeria, dans la sous-région, sur le continent et dans le monde entier.
"Adieu frères, adieu collègues, que vos âmes reposent en paix", a ajouté le président, lui-même général de l'armée à la retraite.
Le chef d'état-major de la défense (CDS), le général Martin Luther Agwai, a lu l'oraison funèbre dans lequel il a rendu hommage aux défunts. "Ce sont des officiers aguerris aux rudiments de la guerre moderne, mais qui ont perdu la vie dans une période de paix", a-t-il souligné.
Le général Agwai a décrit la mort des officiers comme un coup terrible pour l'armée nigériane, particulièrement parce que le plus ancien d'entre eux a servi 33 ans dans l'armée et le plus jeune 21 ans.
Réagissant manifestement aux critiques émises par certains milieux, le CDS a expliqué la pertinence de la journée de réflexion à laquelle les officiers devaient assister avant que leur avion, un appareil Dornier 228-212 de l'armée nigériane, ne s'écrase à quelque 18 milles nautiques du ranch d'Obudu, un lieu de villégiature situé dans le sud-est du pays.
Selon le général Agwai, cette journée de réflexion faisait suite à une autre, organisée en 2004 pour repositionner l'armée nigériane en vue de meilleurs succès durant la prochaine décennie.
Seuls cinq des 18 personnes qui étaient à bord de l'appareil de fabrication allemande vieux de 23 ans, ont survécu et sont actuellement traitées à l'hôpital national d'Abuja.
Il s'agit d'une des pires catastrophes aériennes de l'histoire de l'armée nigériane après le crash, en 1992, d'un avion Hercule C-130 à Ejigbo, près de Lagos, qui avait coûté la vie à 163 officiers. |