
Le cinquantenaire du premier Congrès des écrivains et artistes noirs, commémoré depuis mardi à la Maison de l'UNESCO et à l'université Paris-Sorbonne à Paris, se tient sous la forme d'hommages, de bilans et de perspectives.
Cette manifestation, qui prend fin vendredi, est une initiative de l'organisme onusien en collaboration avec la Ville de Paris, les Editions Présence africaine, la Communauté africaine de culture, le W. E. B Dubois Institute for African and African-American Research (Harvard University), France Culture et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La commémoration de ce congrès, qui s'était tenu à la Sorbonne du 19 au 21 septembre 1956, est une sorte d'hommage mondial rendu à ses initiateurs.
Après la cérémonie d'ouverture, qui a eu lieu mardi à la Sorbonne, les allocutions se sont poursuivies à l'UNESCO avant une réception dans les salons de l'Hôtel de ville de la capitale française.
Les participants ont discuté mercredi autour du thème: "L'apport du premier Congrès international des écrivains et artistes noirs à la pensée contemporaine". Selon les participants, ce congrès "a donné un statut au monde noir, à ses cultures et civilisations", conformément aux objectifs de ses organisateurs.
Intervenu dans le contexte de l'après-guerre, il a contribué à l'essor de mouvements identitaires et de libération. Ainsi, Alioune Diop, Aimé Césaire, Richard Wright et Léopold Sédar Senghor l'ont défini comme le "Bandoeng culturel", un an après la rencontre afro- asiatique de 1955.
L'impact de ces assises sera visible en 1959, au deuxième Congrès qui s'est tenu à Rome (Italie) et au cours duquel la Guinée, après l'indépendance acquise par le Ghana, annoncera l'ère des indépendances et du triomphe des mouvements de libération.
D'après les participants qui ont échangé sous la direction du modérateur Amadou Makhtar Mbow (ancien directeur général de l'UNESCO), le congrès de 1956 a ouvert la voie, avec l'impulsion de la Société africaine de culture, au premier Festival mondial des arts nègres qui s'est tenu à Dakar, en 1966, au Festival panafricain d'Alger (1969), initiateur du Manifeste culturel panafricain et à la Charte culturelle de l'Afrique, adoptée par l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en 1976.
"Cet impact est considérable dans l'essor des littératures, des arts plastiques, de la musique, des arts vivants à travers le monde et singulièrement en Afrique, en Amérique du Nord, aux Caraïbes et en Amérique latine", a estimé un membre de l'organisation, juste avant la tenue des tables rondes.
Le premier de ces ateliers, dont le modérateur est Abdoulaye Bathily, professeur d'histoire à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a planché sur "Le congrès de 1956 et son impact sur la question de l'identité, de la diversité et des solidarités culturelles".
Selon le texte introductif de cet atelier, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, gagnée grâce aux Tirailleurs sénégalais et aux vétérans afro-américains, des créateurs noirs prestigieux imposent leur tempo et leur influence dans les arts plastiques, la musique et les arts vivants. |