
Une trentaine d'entreprises éthiopiennes tente de trouver une approche commune pour vendre leur pays à l'étranger, a-t-on constaté lundi à Addis-Abeba, la capitale.
La principale préoccupation des industries et du gouvernement est d'améliorer l'image de l'Ethiopie en tant que destination d'investissement.
Tous les efforts des entrepreneurs éthiopiens à cet effet démontrent leur détermination à relever ce défi.
L'espoir des industries éthiopiennes à avoir un impact sur les marchés régionaux et internationaux repose sur l'abondance de matières premières comme le café, le cuir et les minerais ainsi que sur l'introduction de nouvelles technologies dans le pays.
Dans leur enthousiasme à créer une nouvelle image de l'Ethiopie, le gouvernement et les entrepreneurs locaux sont prêts à relever les défis de la communication, de la collecte de renseignements sur les marchés, du conditionnement et de la dénomination commerciale de leurs produits.
"Il y a un problème sur la manière de vendre les produits sur le marché mondial et de s'y tenir", a déclaré Stephan Willms, un spécialiste du marketing et de la dénomination commerciale des produits, à l'issue d'un séminaire de formation pour les industriels éthiopiens à Addis-Abeba.
"Il y a des entreprises très prospères en Ethiopie et très bien dirigées dans divers secteurs, mais leurs produits ne sont pas connus par les consommateurs étrangers".
A travers son département pour le renforcement des capacités, le gouvernement éthiopien oeuvre à renforcer la compétitivité des industries locales au niveau national et international.
Dans le cadre de cette entreprise, l'Allemagne apporte un soutien essentiel par le biais de son Agence de coopération au développement (GTZ) en formant les responsables des industries éthiopiennes à l'élaboration de leurs propres stratégies de dénomination commerciale.
"En créant leurs propres marques d'entreprises et de produits, ces compagnies peuvent mieux se faire connaître en tant que fournisseurs des marchés nationaux et internationaux", a fait remarquer Katharina Binhack de GTZ.
Afin de franchir ce pas décisif, les entreprises éthiopiennes doivent avoir une vision nationale commune et être intégrées dans le processus de restructuration économique nationale.
"Quand vous avez une très bonne marque, tout le monde vous connaît en tant qu'entreprise. Les autres savent que vous avez un produit de bonne qualité. Les gens auront un sentiment positif en achetant votre produit", a déclaré M. Willms.
Pour l'Ethiopie, cependant, l'enjeu dépasse le cadre des produits industriels. "C'est l'image du pays qui est en jeu", a déclaré M. Willms à la PANA, en soulignant que les images négatives tirées du passé de l'Ethiopie restaient dans l'esprit des autres populations du monde.
"Il n'y a plus de guerre ni de sécheresse. Les Ethiopiens font des choses positives. Ils font des affaires et veulent réussir. Mais personne ne le sait en dehors de l'Ethiopie. L'image qu'ont les gens en tête est toujours la même qu'il y a dix ans.
"Comme les grands coureurs éthiopiens, les entreprises éthiopiennes peuvent redorer l'image de ce pays si elles arrivent à introduire leurs produits sur le marché mondial", a-t-il déclaré.
A travers le programme mixte de renforcement des capacités germano- éthiopien (ECBP), il est prévu que l'Ethiopie présente une nouvelle image au plan international alors que le secteur privé va jouer un rôle dans l'ensemble des initiatives de développement et de création d'emplois.
Cependant, l'ECBP met l'accent sur les petites et micro-entreprises qui sont à même de promouvoir l'emploi et de permettre ainsi à l'Ethiopie, qui a une population de plus de 78 millions d'habitants, de sortir de la pauvreté.
Alors que l'Ethiopie se prépare pour les festivités de son millénaire le 11 septembre 2007, les responsables du gouvernement ont annoncé que l'évènement sera marqué par une différence qui donnera au reste du monde une impression mémorable du pays en tant que destination touristique et d'investissement.
"Si l'image actuelle peut être changée, il sera possible de présenter l'Ethiopie comme un grand pays importateur et où il faut investir", a convenu M. Willms.
Les associations industrielles exerçant dans les secteurs du café, de l'horticulture, du cuir et des produits textiles, a-t-il suggéré, doivent présenter l'Ethiopie comme un pays où ces produits sont produits afin d'attirer plus d'investissements étrangers.
"En exploitant des opportunités telles que la célébration du millénaire, les ministères et les états régionaux doivent donner une nouvelle dénomination et re-concevoir l'Ethiopie afin que son potentiel soit connu à l'étranger. C'est une voie de développement qui débouchera sur plus de prospérité à la fin", a ajouté M. Willms.
L'idée sous-jacente du renforcement des capacités des entreprises éthiopiennes est de commercialiser les principaux produits éthiopiens.
Une fois que les entrepreneurs auront accès aux marchés et vont y pénétrer avec une idée de leurs propres marques de produits, les consommateurs vont réagir avec loyauté à cette nouvelle image de l'Ethiopie. |