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Jamel Debbouze dans "Indigènes"
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Un long-métrage du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, retraçant la place des soldats de l'ancien empire colonial français dans la libération de la France contre l'occupation nazie, sera projeté, pour la première fois, mercredi dans près de 500 salles de cinéma en France, a t-on appris mardi à Paris.
Intitulé "Indigènes", le long-métrage raconte, pendant 2 heures et huit minutes, le parcours de quatre anciens combattants recrutés en 1943 en Afrique du Nord pour "libérer la mère patrie".
Les quatre soldats "indigènes", dont les rôles sont tenus dans le film par Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem et Sami Bouajila, montrent "une exceptionnelle bravoure" pendant les campagnes de libération de la France, de la Sicile à la Provence en passant par l'Alsace.
Mêlant reconstitution historique, fiction et effets spéciaux, Rachid Bouchareb tente de montrer que la libération de la France ne fut pas seulement l'œuvre "des Français blancs".
A travers l'exemple de Saïd, Yassir, Messaoud et Abdelkader, le long-métrage souligne aussi l'injustice imposée aux soldats des colonies dans l'armée française: inégalité dans les rations alimentaires, la solde, les permissions et l'évolution de carrière.
Selon les spectateurs qui l'ont vu en avant-première, "Indignes" provoque une forte charge émotionnelle et surtout un sentiment d'admiration envers tous ces soldats venus d'Afrique du Nord et d'Afrique au Sud du Sahara, mourir pour certains pour la libération de la France.
Près de 250.000 Africains ont été engagés dans les forces françaises en lutte contre l'occupation nazie.
Les historiens rappellent que la 2ème Division blindée (DB) du général Leclerc était partie du Tchad pour entrer triomphalement à Paris après avoir traversé le Sahara. Les manuels scolaires et l'histoire officielle française évoquent généralement très peu la participation des soldats "indigènes" à la victoire sur le nazisme.
Le long-métrage de Rachid Bouchareb pourrait être le point de départ de la réparation de cet oubli, après l'abandon de la loi dite de "cristallisation" qui institutionnalise la discrimination entre les soldats français et leurs frères d'armes venues "des colonies". |