
La prestation télévisée de quatre des acteurs majeurs du scandale des déchets toxiques, qui secoue la Côte d'Ivoire depuis près d'un mois, a pratiquement ravi cette semaine la vedette à l'actualité politique.
Dans son ensemble, la presse, n'a pas caché sa déception à l'issue de leur passage à la télévision.
"Ils se moquent des victimes", titre le quotidien indépendant "Nord- Sud", soulignant qu'il n'y a "rien de nouveau" tout en exprimant "l'amère surprise" des Ivoiriens qui espéraient en savoir davantage sur le scandale des déchets toxiques.
"Une foire à juridisme de mauvais aloi". Ainsi se résume la séance dont la retransmission a été réclamée par les élus proches du pouvoir", s'indigne le journal, rappelant que la contamination de ces déchets ont fait sept morts.
"Les déchets sont tombés du ciel !", ironise "le Nouveau réveil", un journal proche du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), l'ancien parti au pouvoir, faisant allusion aux dénégations du gouverneur du district d'Abidjan, du directeur général du Port autonome de la ville et du directeur général des douanes qui s'estiment "blancs comme neige !".
Le quotidien indépendant "24 Heures" estime que les "accusés se sont mal défendus" et que de très nombreuses questions étaient restées sans réponse au cours des deux séances d'auditions parlementaires.
Le journal charge particulièrement le gouverneur du district, Pierre Amondji, qui est apparu comme celui dont les explications ont été les moins convaincantes et qui était visiblement mal à l'aise.
"Scandale du Probo Koala : Le piège se referme sur eux !", écrit "Le patriote", un quotidien proche du Rassemblement des républicains (RDR), le parti de Alassane Dramane Ouattara.
"Ils étaient attendus. Ils sont venus. Et ils ont parlé. Les Ivoiriens jugeront en toute conscience les différentes explications dans le scandale des déchets toxiques. Au dernier round du grand oral, le ministre Anaky (ex-ministre des Transports) a volé la vedette", souligne le journal.
Pour le quotidien "l'Inter", les explications adressées aux députés par ceux qui, selon lui, sont perçus par l'opinion "comme les principaux concernés dans le scandale des déchets toxiques", n'ont pas convaincu grand monde.
"Encore des zones d'ombre", écrit le journal, estimant que les interventions du gouverneur Amondji, du directeur général du port autonome et de celui des douanes n'ont "pas davantage permis de lever totalement les doutes quant à leurs responsabilités".
"Notre voie", un quotidien proche du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) estime, au contraire, que M. Gossio et M. Amondji, tous deux des responsables du FPI, et le directeur général du port autonome ont été "convaincants ! ", alors que M. Anaky, membre du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), "a passé tout son temps à faire de la diversion".
"Les hommes de (Laurent) Gbagbo", titre le quotidien gouvernemental, "Fraternité matin", qui s'en prend à M. Anaky et à l'ex-ministre de l'Environnement, Andoh Jacques, qui n'avaient pas participé à la séance du lundi.
"Si c'étaient les hommes de Gbagbo qui avaient refusé de répondre à l'injonction des élus du peuple, beaucoup en auraient fait des gorges chaudes et auraient même crié à l'impunité", écrit le journal, critiquant l'ancien ministre des Transports et se félicitant du comportement "républicain" des autres. |