
Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, devait proposer vendredi à Madrid au cours de la réunion des ministres européens de l'Intérieur et des Affaires étrangères, l'application des recettes françaises en matière de migration à l'ensemble des pays d'Europe, a t-on appris de source sûre dans la capitale française.
Au travers d'un pacte européen sur la base du volontariat et de la coopération renforcée, Nicolas Sarkozy, probable candidat à la présidentielle de 2007, prône "l'interdiction à l'avenir de toute mesure de régularisation massive", estimant que seul "le cas par cas" doit subsister et uniquement pour "les situations humanitaires".
Le ministre français demandera à ses collègues de huit pays méditerranéens de l'Union européenne, réunis pour réfléchir à un renforcement de la frontière maritime méridionale de l'Union exposée à l'arrivée massive d'émigrés illégaux, l'adoption d'un principe d'expulsion des étrangers délinquants et le refoulement vers la zone de départ des migrants clandestins interpellés lors d'une entrée par la voie maritime.
Nicolas Sarkozy, par ailleurs président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), parti de la majorité présidentielle en France, demande aussi désormais que le regroupement familial dans tous les pays de l'Union européenne soit conditionné aux ressources d'un travail et d'un logement suffisant.
Pour le droit d'asile, le ministre français demande de fusionner les politiques nationales en une seule politique européenne et la création d'un Office européen d'asile, tout en élargissant les pouvoirs de l'agence Frontex, chargée du contrôles des frontières extérieures, en lui confiant "une responsabilité de coordination et d'organisation des vols groupés européens".
Nicolas Sarkozy, rappelle-t-on, a déjà durcit les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France avec l'adoption de la loi du 24 juillet 2006 relative à l'immigration et à l'intégration, vivement contestée par de nombreuses associations françaises.
Cette loi prévoit entre autres mesures le durcissement des conditions du regroupement familial, la création d'une "carte compétence et talents", accordée aux étrangers pouvant apporter une expérience professionnelle de haut niveau, l'annulation de régularisation automatique pour les étrangers établis en France depuis au moins 10 ans et le refus ou le retrait de l'obtention d'un titre de séjour peut être assorti d'une obligation de quitter le territoire.
Selon des chiffres publiés en 2005, entre 200 et 400.000 personnes sans papier vivent en France. |