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Gbagbo appelle "la malédiction" sur les ennemis de la Côte d'Ivoire |
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Avec force références bibliques, le chef de l'Etat ivoirien a appelé, samedi, la "malédiction" sur les ennemis de la Côte d'Ivoire qui, a-t-il dit, "ne savent pas qu'ils appellent sur leurs peuples les malheurs qu'ils appellent sur nous".
Tel un prédicateur du dimanche, l'index dressé vers le ciel, la voix forte, le président Laurent Gbagbo s'est agité dans la petite tribune dressée sur la place du village ébrié d'Anomakouté, situé dans la commune populaire d'Abobo, à Abidjan, où il s'est invité à une cérémonie d'intronisation du chef du village, visiblement satisfait de l'effet de ses propos sur un auditoire qui l'applaudit à tout rompre.
"Nous sommes en train de sortir de la crise, et chaque fois que nous commençons à sortir de la crise, on voit le diable courir, courir... Dieu parle par la bouche de ses ennemis ! Pharaon a dit, il faut que les soldats partent et qu'ils mettent à mort tous les premiers nés des enfants d'Israël. Quand Moïse a appris ça, il a dit : oh dieu ! Par la bouche de pharaon, tu viens de frapper l'Egypte d'un mal dont il ne se relevera plus jamais ! C'est pharaon lui-même qui a provoqué la malédiction sur lui" !
"Les gens parlent, mais comme ils n'ont pas la foi en Dieu, ils ne savent pas qu'ils parlent d'eux-mêmes. Ils ne savent pas que les malheurs qu'ils appellent sur nous, ils les appellent sur leurs peuples. Ils seront frappés eux-mêmes" !, lance-t-il, au bord de l'exaltation, le poing fermé, le menton dressé, accueilli par un tonnerre d'applaudissements.
L'allusion à certains pays africains, qu'il soupçonne de faire le jeu de la France dans son "entreprise de déstabilisation" de son régime est limpide : "Les nations s'excitent de partout ! Même ceux qui n'ont rien à voir dedans, chacun parle. Mais moi, je les regarde, parce que leur voie et leur voix ne sont pas la voie et la voix de la Côte d'Ivoire. Et ils marchent dans la brousse et ils hurlent, alors que nous nous marchons sur l'asphalte et nous parlons ! C'est toute la différence".
Sans jamais rééllement évoquer le blocage du processus de paix dans son pays, le chef de l'Etat ivoirien profite de la tribune qui lui est offerte, devant un auditoire visiblement acquis à sa cause, pour réitérer son refus de toute nouvelle négociation avec l'opposition civile et armée, et de toute solution qui lui sera "imposée de l'extérieur".
"Moi, aujourd'hui, je sais exactement où je vais. Je sais exactement où j'emmène la Côte d'Ivoire. Je sais que l'ancienne formule est terminée. Et quand je dis c'est terminé, c'est vraiment terminé !", assène, de façon péremptoire, M. Gbagbo, en faisant ostensiblement le geste de se laver les mains.
"Est-ce que nous allons vers des solutions nouvelles ?", s'interroge le chef de l'Etat qui répond aussitôt par l'affirmative : "des solutions nouvelles arriveront", mais sans définir précisément les solutions en question.
"Nous ne sommes plus disposés que quelqu'un d'autre vienne faire la paix pour nous, ni que quelqu'un d'autre vienne faire notre paix. Notre paix sera notre paix parce qu'elle sera faite par nous et pour nous. C'est ça qui est la nouvelle loi !", s'écrie l'orateur, l'index de la main droite, à nouveau dressé vers le ciel, et la paume de la main gauche largement ouverte.
"Nous ne laisserons plus quelqu'un prétendre qu'il nous aime plus que nous-mêmes. Nous nous aimons suffisamment et nous savons ce qui est bien pour nous. Nous ne ferons pas ce que les gens nous dictent. Je ne suis pas président de la République pour travailler sous la dictée de quelqu'un", s'insurge encore le président Gbagbo, qui tient à répéter à ceux qui n'ont pas d'oreilles pour entendre qu'il est bien le "chef de l'Etat élu par son peuple".
S'adressant, enfin, aux habitants du district d'Abidjan dûrement éprouvés par le déversement de plus de 500 m3 de déchets toxiques, qui a provoqué la mort d'une dizaine de personnes et entraîné plus de 80.000 consultations, le chef de l'Etat a sollicité leur "yako" ('pardon' en langue nationale baoulé).
A ses yeux, ce qui est devenu un véritable drame écologique et humanitaire n'est point fortuit. A l'en croire c'est l'oeuvre des "ennemis de la Côte d'Ivoire".
"Je demande pardon aux populations. Notre rôle c'est d'être devant. Si on nous a dépassé pour semer la mort à domicile, c'est que nous n'avons pas été assez vigilants. Tout ce que nous pouvons faire maintenant c'est de se rattraper. Il nous aurait fallu être vigilant d'abord pour que l'ennemi ne nous dépasse pas", plaide encore le président Gbagbo qui confesse ainsi les dysfonctionnements qui se sont produits jusqu'au sommet de l'Etat.
"Je vous demande pardon, parce qu'on n'est pas à la tête de l'Etat pour rien. Aujourd'hui, si je me mets à pleurer, ça ne règle aucun problème. Mais au moins quand tu as perdu un fils que tu aimes, tu cherches à savoir comment il est mort pour que tes autres enfants ne meurent plus", a-t-il poursuivi, en réaffirmant sa détermination à "faire des enquêtes jusqu'au bout du monde pour retrouver les criminels". |
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Les houphouetistes récusent définitivement Thabo Mbeki |

Le Rassemblement des houphouetistes pour le développement et la paix (RHDP) récuse formellement la médiation sud-africaine dans la crise ivoirienne, et demande au chef de l'Etat congolais Sassou Nguesso, président en exercice de l'Union africaine (UA), de désigner un nouveau médiateur.
Dans une déclaration rendue publique vendredi soir à Abidjan, le RHDP met en cause l'impartialité du président Mbeki, à qui il reproche d'avoir voulu organiser, à Ouagadougou, un mini-sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), "court-circuitant" ainsi une réunion de cette instance décidée par l'ONU à Abuja.
"Le Rassemblement des houphouetistes pour le développement et la paix tient ici à condamner avec la plus vive énergie ces manoeuvres du président Thabo Mbeki qui, depuis des lustres, s'est dépouillé de ses habits de médiateur pour revêtir ceux de partisan acharné du président Laurent Gbagbo, de son régime et de son clan", déclare notamment le directoire du mouvement qui, par ailleurs, "dénonce avec force, cette volonté de se servir de la souffrance des Ivoiriens pour mener des combats d'arrière-garde contre l'Occident et un présumé néocolonialisme".
Pour étayer ses accusations, le RHDP évoque les déclarations "contradictoires" de la diplomatie sud-africaine annonçant tantôt, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères Aziz Pahad, la fin de sa mission, puis sa poursuite par celle de son ministre de la Défense M. Lekota Mosiua, et rappelle, en tout état de cause, que le mandat du médiateur de l'UA, nommé le 14 septembre 2005, pour un an, a effectivement pris fin le 14 septembre dernier.
"Ainsi prenant acte de la fin de son mandat, et en raison de tout le discrédit dont il est frappé, le RHDP tient à informer ses militants, les Ivoiriens, la CEDEAO, l'Union africaine, l'ONU et toute la communauté internationale qu'il récuse, dès cet instant M. Thabo Mbeki en qualité de médiateur dans la crise ivoirienne", tranche enfin la déclaration.
La déclaration des houphouetistes intervient dans un contexte d'extrême tension, marqué notamment par le raidissement du camp présidentiel, qui a boycotté le mini-sommet des Nations unies sur la Côte d'Ivoire, du 20 septembre dernier, à New York, pour protester contre "l'impolitesse" du Groupe de travail international (GTI).
Le RHDP rejoint ici une position déjà exprimée par les Forces nouvelles, l'ex-rébellion qui avaient, le 31 août 2005, publiquement marqué leur défiance vis-à-vis du médiateur de l'Union africaine. |
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