
Le premier ministre Jaques Édouard Alexis a réitéré que l’administration en place, tout en étant contre l’impunité, est disposée à dialoguer avec tous les secteurs y compris les gangs armés pour tenter de trouver une solution à l’insécurité et la violence qui frappe le pays.
« Nous n’écarterons le dialogue avec personne, même avec les bandits, si cela doit permettre de trouver une voie de sortie heureuse pour le pays », a déclaré Alexis à AlterPresse, dans le cadre d’une interview où la controverse autour de la Commission de Désarmement Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) a été soulevée.
« Je répète que nous sommes contre l’impunité, mais nous n’écarterons aucune possibilité de dialogue, avec qui que ce soit, renchérit-il, que cette personne soit impliquée ou non dans les derniers évènements », souligne-t-il.
Le premier ministre s’appuie sur le fait qu’ « ailleurs, on organise des pourparlers entre des adversaires suite à des affrontements sanglants ».
Alexis va plus loin en mentionnant la situation créée lors du coup d’État militaire de septembre 1991, qui avait fait plusieurs milliers de morts. « L’international avait discuté avec les auteurs d’un carnage », lâche Alexis. « Il a facilité leur départ pour l’étranger et les ont même rémunérés », soutient-il, « et jusqu’à présent, (ces auteurs de crimes) sont hébergés à l’étranger sans jamais avoir été interpellés ».
Jacques Edouard Alexis a pris la défense de Jean-Baptiste Jean Philippe, alias « Samba Boukman », représentant de la présidence à la CNDDR, accusé de violation systématique de droits humains dans le cadre d’un mouvement violent appelé « Opération Bagdad », lancé dans des quartiers populaires au lendemain de septembre 2004 en faveur du retour de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
Selon Alexis, il n’y a « aucun argument sérieux » qui puisse prouver que Samba a été impliqué de loin ou de près dans un système de viol dans les quartiers populaires, notamment à Bel Air » (centre de la capitale).
« Je ne permettrai que personne soit stigmatisée dans le pays », lance-t-il.
« Samba Boukman et son compagnon Dread E.T. ont la sinistre réputation d’utiliser le viol comme arme de combat politique. Arrêté en 2005 par la MINUSTAH pour détention illégale d’arme à feu, il est libéré après une nuit passée à la base de Tabarre sans aucune forme de procès », indique le Reseau National de defense des Droits Humains (RNDDH) dans une note en date du 19 septembre dernier.
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