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Cachan, le rôle des organisations ?
09/10/2006
 

Les associations noires en général, africaines en particulier et le squat de Cachan
 
Par Lucien Pambou
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Toute la France est « soulagée ». Désormais, il n’y a plus de squat à Cachan car la problématique des squatteurs de Cachan a trouvé solution sur trois plans : politique, social et humanitaire.

Sur le plan politique, les dossiers des squatteurs seront réexaminés ainsi que le processus de régularisation pour ceux d’entre eux qui offrent des garanties minimales de vie et de séjour en France. Sur le plan social, France terre d’asile a réussi a organiser de manière collective le relogement des squatteurs à Stains et à Créteil sans s’interroger sur les mécanismes de ghettoïsation et leurs conséquences que cette décision peut induire, ce qui permet à France terre d’asile de valider l’objectif d’humanisation de la France. SOS-Racisme et la Licra sont intervenues en bout de course à la demande des pouvoirs publics comme « facilitateurs » pour un dénouement présenté à la presse comme heureux. Il n’y a plus de squat à Cachan. Les grévistes de la faim ont arrêté leur mouvement, mais une question demeure : où sont donc passées les associations noires et africaines, anciennes ou nouvellement créées, qui se targuent de parler au nom des populations noires et au nom de la diversité et du cosmopolitisme. Il ne s’agit pas pour moi de donner des leçons à qui que ce soit, quoiqu’il faudrait le faire de temps en temps.

Le squat de Cachan ne sera ni le premier, ni le dernier en France. Il existe plusieurs associations noires en France, antillaises et africaines, qui n’ont pas de réponse concrète face à des drames humanitaires comme celui-ci. Les réponses tiennent d’abord et essentiellement à la division et au mépris que les associations noires africaines et antillaises ont les unes vis-à-vis des autres. Il ne s’agit pas d’incriminer qui que ce soit, même si nous, noirs, antillais et surtout africains, sommes sanguins et émotifs dès lors que nous devons traiter des problèmes concernant la communauté noire.

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Je souhaite amorcer ici une série de questionnements en tant que membre fondateur du Cran, Conseil représentatif des associations noires créé en novembre 2005, mais aussi comme citoyen noir appartenant à la République et de nationalité française.

Ces deux éléments sont importants car ce que je veux dire implique aussi ma responsabilité et il ne s’agit pas pour moi de me défausser sur les autres. Ma responsabilité en tant que membre associatif d’un conseil représentatif des noirs est grande, ma responsabilité en tant que citoyen de la République l’est d’autant, il ne s’agit ni d’une opération vérité, ni d’une flagellation, ni d’un pessimisme négro africain, il s’agit tout simplement d’une posture qui vise à dire les faits, à les comprendre et à les expliquer. Je n’ai aucune prétention face à cette entreprise que d’aucun considéreront comme opération de démolition alors que pour moi, il s’agit d’une opération de déconstruction-construction vis-à-vis des responsabilités que les associations qui prétendent œuvrer au nom de la cause noire, doivent avoir vis-à-vis des populations noires.

Dans l’affaire de Cachan, on attendait de voir les associations noires en première ligne. Qu’a-t-on vu ? D’autres associations, des artistes, des inconnus qui ont apporté nourriture et vêtements et qui ont créé des conditions de jeu pour les enfants. Où sont donc ces associations noires qui se targuent par leurs discours pompeux et grandiloquents de représenter les noirs et de porter les revendications des noirs dans la société française ?

Où sont donc ces associations noires en général et africaines en particulier, souvent ethniques, qui disent représenter et porter les problèmes des populations noires, problèmes qui ne sont pas simplement économiques mais aussi identitaires pour la première génération lorsque ces problèmes sont posés en terme d’intégration, pour des populations souvent analphabètes, marginalisées et exploitées économiquement.

Ces populations de la première génération ont des enfants qui eux-mêmes souffrent de problèmes identitaires quant à leur rapport avec la France. Ces problèmes sont redoublés avec la problématique de l’insertion professionnelle. Dans la plupart des associations noires et africaines en particulier, on trouve des dirigeants qui sont socialement intégrés et insérés dans la société française. L’affaire des squats de Cachan a montré que le noir parle de l’autre noir pour valoriser ses intérêts dans la société française. La problématique des discriminations devient une rente pour certains noirs qui utilisent la question noire comme un levier pour leur carrière et leur publicité personnelles. Ces noirs carriéristes, incompétents dans la vie civile, ont compris une chose léguée par l’esclavage et la colonisation : si tu n’es rien selon les critères de sélection sociale et de qualification, il faut créer un instrument qui te valorise au yeux des tiens.

La plupart des noirs que nous sommes avons trouvé la solution : c’est la création du modèle associatif comme viatique et comme espace de valorisation de soi en parlant des autres noirs.


L’affaire de Cachan a montré qu’il y a un désert communicationnel et pragmatique dans le monde associatif de la communauté noire qui compte selon les estimations 5 000 associations africaines et 8 000 associations antillaises.

Il faudra un jour créer des plates-formes de concertation entre associations africaines et associations antillaises et les obliger à créer un conseil représentatif de dialogue entre l’Afrique et les Antilles. Ce conseil ou ce comité devra mettre sur la table tous les différents qui font que la communauté noire en France est en retard par rapport à d’autres communautés qui sont à la fois françaises et particularistes.

L’affaire de Cachan a mis en lumière le rôle joué par RESF, le réseau éducation sans frontière, association qui soustrait à la vindicte sécuritaire les enfants scolarisés dont les parents sont en situation irrégulière. Dans ce domaine il faut chercher à la loupe la contribution des associations noires et des différents conseils représentatifs des noirs en France. Elles n’ont joué aucun rôle dans l’aide pratique à apporter aux enfants scolarisés. Les raisons de cette inertie sont simples : la plupart des associations noires optent pour un méta langage homogène en créant des appariements non sélectifs.

Pour ces associations, la République n’est pas généreuse alors que la réalité commande une analyse critique et différentielle des personnes squatteuses à Cachan. On y trouve des personnes en situation régulière et d’autres en situation non régulière. La plupart des associations noires fonctionnent par homogénéisation théorique alors que la pratique beaucoup plus complexe des situations est hétérogène. En confondant les champs théoriques et pratiques, le discours devient inaudible et les associations noires finissent par ne pas être entendues quand elles prennent le temps de dire les choses, ce qui n’est pas souvent le cas.

Parlons de manière vulgaire, résultat des courses : rien, rien parce que la plupart des associations noires en général et africaines en particulier ne sont guidées que par la pollution verbale et le positionnement stratégique de reconnaissance individuelle de leurs dirigeants.

       
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lucien pambou   
 
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