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La malienne Awa Sacko serait âgée de 125 ans
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bbc |
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A une question d’un reporter de la BBC venu lui rendre visite, Awa Sacko la femme la plus âgée du Mali (et peut-être du monde) a répondu : "Je suis plus vieille que toutes les personnes vivantes que je connais. Mais je ne peux rien dire de celles que je ne connais pas.. " Awa Sacko a survécu à 6 de ses 7 enfants. (Le seul de ses sept enfants encore en vie est âgé de 95 ans). Elle a trois petits-fils et dix arrières petits-enfants. Elle ne sait pas exactement combien d’arrière-arrières petits enfants elle a, mais se rappelle avoir une arrière-arrière petite fille.
La seule chose qui empêche Awa Sacko (elle aurait 10 ans de plus que la personne officiellement la plus âgée du monde) d’entrer dans le livre des records est l’absence d’acte de naissance. Mais ses souvenirs et les histoires qu’elle racontent (qui remontent à la fin des années 1800, à l’époque de la colonisation française et de la résistance de Samory Touré) conduisent à estimer son âge à 125/126 ans.
"Je me rappelle que quand les troupes d’Almamy Touré approchaient, j’étais enceinte de mon second fils. Quand on m’a dit qu’il arrivait, j’étais terrorisée. On disait qu’il ouvrait les ventres des femmes enceintes pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur, qu’il avait tué son propre fils parce qu’il lui avait désobei, qu’il faisait griller les enfants et qu’ils les appelaient arachides grillés . Quand les hommes blancs sont venus, ils étaient encore pire. Nous ne pouvions pas fuir car nous avions peur. Même les enfants avaient peur.
Pour capturer les gens, ils s’approchaient de leurs habitations et détruisaient même les murs. Nous avons sacrifié des moutons pour eux et nous leur avons donné de la viande à manger. Ils l’ont donné à leurs chevaux."
Awa Sacko dit avoir été à l’hôpital une seule fois, non parce qu’elle était malade, mais parce que quelqu’un lui avait jeté un mauvais sort. Bien que sa vision et son audition soient faibles, son esprit demeure vif et alerte. Elle dit ne pas avoir de secret de longévité et n’avoir rien fait de spécial excepté manger normalement et croire en Dieu à qui elle doit, d’après elle, de vivre longtemps et en bonne santé.
En parcourant l’histoire d’Awa Sacko, qui a vécu le 19è, le 20è et le 21è siècle, on ne peut s’empêcher de penser à la célèbre citation d’Amadou Hampathé Bâ , un des artisans de la sauvegarde de la tradition orale africaine qui disait que les jeunes générations avaient beaucoup à en apprendre :
"A chaque fois qu’un vieillard meurt en Afrique, c’est une bibliothèque inexplorée qui brûle".
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