
Le procureur en chef du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), le Gambien Hassan Bubacar Jallow, a appelé, le week-end depuis La Haye, aux Pays-Bas, les Etats à coopérer en vue de l'arrestation de ces 18 accusés en fuite, a-t-on appris de source officielle lundi.
M. Jallow a participé vendredi et samedi dans la ville néerlandaise au troisième colloque des procureurs des tribunaux internationaux.
Parmi ces inculpés en fuite, figurent l'homme d'affaires Félicen Kabuga accusé d'être le financier du génocide de 1994, son gendre Augustin Ngirabatware, ex-ministre du Plan et le major Protais Mpiranya, commandant de la Garde présidentielle (GP), l'unité militaire qui fut la plus active dans les massacres.
Selon le chef des poursuites au TPIR, l'Américain Stephen Rapp qui faisait partie de la délégation, Kabuga continue de mener l'essentiel de ses activités commerciales au Kenya, mais il voyage souvent, dans le cadre de ses affaires, dans des îles de l'Océan Indien et dans des pays d'Afrique centrale et occidentale.
"Si les autorités kenyanes collaborent vraiment, il y a espoir de l'arrêter et de le juger" avant la fermeture du tribunal en 2008, a estimé le magistrat américain soulignant que le TPIR et le Kenya ont mis en place une équipe conjointe pour la traque de l'homme d'affaires.
S'agissant de Ngirabatware qui vient de publier un livre très critique sur l'activité du TPIR, M. Rapp a déclaré qu'il avait échappé récemment à une arrestation au Gabon.
A propos du major Mpiranya, le chef des poursuites a indiqué disposer d'informations selon lesquelles l'officier posséderait un passeport ougandais.
"Nous avons demandé aux autorités ougandaises de faire une enquête; le gouvernement ougandais coopère" (sur ce point avec le TPIR), a dit M. Rapp soulignant que "Mpiranya est, après Kabuga, la cible la plus importante".
Le TPIR auquel le Conseil de sécurité a donné un mandta jusqu'à fin 2008 pour terminer les procès en première instance, est chargé de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide de 1994 qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement au sein de la minorité tutsie.
Le tribunal a prononcé à ce jour 26 condamnations et 5 acquittements. |