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Le gymnase de Cachan
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grioo.com |
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Les derniers occupants du gymnase de Cachan (Val-de-Marne) ont quitté les lieux mercredi en fin de soirée, cinq jours après le début de l'évacuation, pour rejoindre des foyers de la Sonacotra et des hôtels en banlieue parisienne, a-t-on appris auprès de la mairie et de l'association France-Terre d'Asile, qui a pris en charge une grande partie des hébergements provisoires.
Le bus emmenant le dernier groupe des ex-squatteurs, qui s'étaient réfugiés dans le gymnase le 18 août dernier après leur expulsion par les forces de l'ordre de l'ancienne cité universitaire de la ville, a quitté les lieux mercredi peu après 22h30.
Les derniers occupants ont rejoint des foyers et des hôtels à Roissy, Gragenville, Meaux, et Persan, en banlieue parisienne, selon France-Terre d'Asile.
"C'est la fin de la première phase, sachant que maintenant tout le dispositif de sécurisation doit être mis en oeuvre, c'est-à-dire que toutes les personnes en situation irrégulière doivent recevoir une protection jusqu'au réexamen de leur dossier", a expliqué à l'Associated Press le directeur général de France-Terre d'Asile, Pierre Henry.
L'évacuation du gymnase avait commencé samedi dernier, sur la base d'un accord signé entre les représentants des occupants -quelque 400 personnes d'origine africaine dont près de la moitié sans-papiers- de la mairie, de SOS-Racisme et de la LICRA, intervenus comme médiateurs dans ce dossier, France-Terre d'Asile prenant en charge bon nombre des hébergements provisoires, dont ceux des sans-papiers.
Selon l'accord, ces derniers vont bénéficier de la protection de France-Terre d'Asile jusqu'au terme de la procédure de réexamen de leur dossier, au cas par cas, par le ministère de l'Intérieur. Les autres occupants en situation régulière entrent dans un parcours de relogement mené par la ville de Cachan et la préfecture du Val-de-Marne.
Si les premiers départs, samedi en fin d'après-midi, se sont passés sans encombre, le reste du processus s'est heurté à de vives tensions et d'importantes phases de blocage, dans une grande confusion.
Dès lundi, certaines personnes évacuées étaient revenues au gymnase, manifestant leur désaccord avec certains des hébergements proposés, notamment à Porcheville (Yvelines), parce que trop loin de leur lieu de travail, situé pour la plupart d'entre elles à Paris. De nouveaux retours avaient eu lieu mardi, et les occupants encore présents dans le gymnase avaient alors refusé tout nouveau départ.
"Il est très difficile de trouver des lieux d'hébergement au pied levé en région parisienne pour près de 400 personnes, et plus des gens refusent ce qui est proposé, plus la situation devient extraordinairement compliquée", avait alors dit Pierre Henry.
Les choses étaient d'autant plus difficiles que les listes des personnes devant bénéficier des hébergements ne prenaient au départ en compte que les 370 résidents du gymnase, et sont finalement montées à plus de 400 noms, notamment ceux d'anciens squatteurs de la cité universitaire qui avaient été éparpillés dans des hôtels après l'expulsion.
S'ajoutait à cette situation des tensions apparues entre les occupants, certains d'entre eux, d'origine camerounaise, accusant notamment des délégués maliens d'avoir favorisé les ressortissants de leur nationalité lors de la constitution des listes d'hébergement.
La plupart des occupants ont finalement accepté de rejoindre des lieux d'hébergement mardi en fin d'après-midi, mais une cinquantaine de personnes -des familles avec des enfants ou des célibataires-contestaient toujours mardi soir ce qui leur était proposé.
Les derniers ont finalement quitté les lieux à reculons mercredi soir, après une nuit supplémentaire dans le gymnase, duquel une bonne partie des matelas avait été évacuée par les agents municipaux, et après plusieurs heures de négociations avec les représentants de la mairie qui, toute la journée de mercredi, ont interdit l'accès du gymnase aux journalistes.
AP |